Hermann Tsinga, sacrifié sur l’autel de la boulimie financière.

Les  footballeurs  gabonais n’ont  jamais été aussi maltraités que ces vingt dernières années. La preuve  de 2007 à 2019,  le football gabonais a enregistré près de 7 décès de joueurs. Décès survenus soit pendant  les rencontres du championnat, soit après des séances d’entrainement. Nous citerons chronologiquement, Cédric Nono de Mangasport, Guy Tchingoma, international et sociétaire du FC 105, Théo Ntoutoume de Sogéa FC, Wilfried Loundou de l’AS Dikaki, Moise Brou Apanga du Canon 105 et hier encore Hermann Tsinga d’Akanda FC.

Ce qui est intéressant dans cette avalanche tragique, c’est que le football gabonais n’a presque jamais connu pareille décennie noire avec la perte des athlètes de haut niveau. Ce que l’on constate également, c’est qu’après le désengagement de certaines grandes sociétés telles Sogara, Shell ou Elf, du mécénat, le championnat national prendra  un coup de marteau sur la tète. L’Etat, en adoptant des mesures providentielles pour épauler les clubs en décidant de subventionner le championnat, croyait bien faire.

Loin de s’en plaindre les propriétaires des clubs ont vu dans cette décision, une opportunité de se remplir les poches. Ainsi, au lieu de s’entourer de s’atteler au bien-être des joueurs, beaucoup ont fait dans la complaisance négligeant de ce fait les exigences du sport de haut niveau. Certains ont même clamé haut et fort que c’est la subvention qui les intéresse le reste c’est  pas tellement important. Au lieu d’aller effectuer des examens médicaux dans des unités sanitaires répondant aux normes, le choix de la clinique du quartier était vite fait. D’autres seraient même allés  jusqu’à solliciter des tradi-praticiens et autres charlatans pour « blinder les gars ».

Aujourd’hui, l’histoire rattrape ces perfides assassins qui ont foulés au pied les règles et les exigences du sport de haut niveau. Après le décès de Hermann Tsinga, il serait peut être temps de situer les responsabilités des uns et des autres dans ce carnage. La fédération, la Linafp, les dirigeants des clubs, tous devraient être entendus  et surtout le ministère devrait s’atteler à ouvrir une enquêté sur les exigences médicales d’avant saison pour  tous les clubs et dans le cas  échéant sanctionner tous les tricheurs ayant mis en danger les joueurs. Il est encore temps d’arrêter la saignée. Affaire à suivre.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *