Selon certains observateurs, le mouvement d’humeur lancé par les élèves en début de semaine, est révélateur de plusieurs maux qui minent le secteur éducatif Gabonais.
Parmi ces insuffisances, il y a le manque criard d’infrastructures d’accueil, l’absence ou l’insuffisance de tables-bancs, la carence de salles de classes, l’insuffisance d’enseignants dans plusieurs matières, la carence de bibliothèques et last but not least, la suppression des bourses trimestrielles et l’insalubrité autour des établissements. La liste est non exhaustive. Ajoutée à cela, la récente mesure gouvernementale d’attribution de bourses après le baccalauréat qui passe désormais de 10/20 à 12/20 de moyenne et 19ans d’âge, vient jeter le pavé dans la marre déjà trouble du monde éducatif.
Le système éducatif à deux vitesses constaté dans notre pays se résume en deux catégories distinctes : l’enseignement public et celui du privé. Dans le public, les jeunes apprenants font un parcours du combattant tant les conditions d’apprentissage sont difficiles avec, notamment, des effectifs pléthoriques de 80 à plus de 100 élèves par classe. Non sans souligner les comportements blâmables de certains enseignants et autres responsables d’établissements qui s’illustrent par le harcèlement sexuel, la vente des notes, les moyennes sexuellement transmissibles etc. Toutes ces tares impactent sur l’évolution scolaire de l’élève.
Or, dans le secteur privé, les conditions d’études sont plus ou moins aux normes de l’UNESCO. Les effectifs sont régulés, un suivi personnalisé des élèves est maintenu avec un environnement scolaire à propos. Autant de choses qui contribuent à la réussite de ces derniers parce que bénéficiant d’un cadre d’étude idéal. Dans le confessionnelle, le sérieux est de rigueur dans le processus d’apprentissage des élèves. Cependant, des interrogations subsistent dans les reformes engagées par le gouvernement dans le secteur éducatif qui ne reflètent pas dans le fond, les conclussions des états généraux de l’éducation de 2011.
Le ministre a tenu compte de l’attribution des bourses non sans rappeler les conditions d’application mises en œuvre pour l’effectivité de la mesure dans la recherche de l’excellence tant souhaitée. Les propos du Premier ministre, lors de la rencontre tenue avec la presse lundi 08 avril ne sont pas pour apaiser les acteurs de l’éducation lorsque Julien Nkoghe Bekale estime que « Le gouvernement ne va pas encourager la médiocrité, il va choisir la voix du mérite ». Or, en amont le mérite se veut une valeur, une norme, notamment dans le contexte actuel où les choses ne sont pas bien élaborées pour mettre en musique cette recherche du mérite que prône le chef du gouvernement. Le ministre en charge de l’enseignement supérieur Moukagni Iwangou a, quant à lui, souligné que « L’attribution des bourses ne devrait plus être bradée comme elle l’a été lorsqu’il s’est agi de la donner à tous vents aux bacheliers en 2013.
Il revient au gouvernement de rendre l’enseignement au Gabon performant avec des enseignants dévoués et motivés ». Reste que la solution ne réside pas dans l’application immédiate de ces mesures mais plutôt dans le respect des lois.