La grève des magistrats au Gabon, qui perdure depuis plusieurs semaines, suscite de vives inquiétudes parmi les avocats. Ce mardi 4 mars à Libreville, le Barreau du Gabon a exprimé son mécontentement face à la suspension totale des audiences et au non-respect du service minimum, une situation jugée contraire aux textes en vigueur. Le bâtonnier Me Raymond Obame Sima a notamment dénoncé les conséquences dramatiques de cette grève sur le fonctionnement des juridictions et l’accès à la justice pour les citoyens.
Les avocats pointent du doigt l’interruption de toutes les audiences, y compris celles relevant des référés en cas d’urgence, ainsi que le gel des dossiers en instruction. Cette paralysie touche également la délivrance des casiers judiciaires, indispensable pour les examens, concours et autres démarches administratives. Selon Me Obame Sima, le Syndicat National des Magistrats (SYNAMAG) s’octroie même le droit de mettre des justiciables sous mandat de dépôt sans fixer de date d’audience, aggravant ainsi l’impact de cette grève sur les droits fondamentaux des citoyens.
Cette déclaration du barreau intervient au lendemain d’une assemblée générale extraordinaire des magistrats, tenue le 3 mars, en réponse à une sollicitation du ministre de la Justice. Ce dernier avait demandé la levée ou la suspension du mouvement, affirmant que le gouvernement avait déjà satisfait certaines revendications du cahier des charges. Toutefois, les magistrats restent mobilisés, réclamant notamment l’application effective de la loi portant statut des magistrats et l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
Face à cette impasse, les avocats appellent à la reprise des activités judiciaires dans le strict respect des textes législatifs en vigueur. Ils insistent sur la nécessité d’assurer un service minimum, afin de garantir aux citoyens l’accès à la justice et d’éviter une détérioration supplémentaire du climat social et judiciaire du pays.