Gabon : Yves Fernand Manfoumbi et Jean-Baptiste Bikalou, pour un passage en force à la chambre de Commerce ?

C’est à en croire les nombreuses récriminations faites à ces deux-là que nous avons jugés nécessaire de nous intéresser à ce dossier brûlant des élections qui sont censées se tenir très prochainement à la chambre de commerce du Gabon.

Selon le calendrier présenté aux entrepreneurs réunis à la chambre de commerce, lors de la rencontre organisée par Yves Fernand Manfoumbi, le ministre du Commerce et des PME, dans leur majorité les entrepreneurs avaient émis le souhait d’un report de ces élections, car disaient-ils « certains préalables nécessitaient de faire l’objet de discussions entre les représentants des organisations patronales d’une part, le ministre des PME et les membres de l’assemblée générale de la chambre de commerce d’autre part ».

La sollicitation pour la tenue de ces assises cadrait parfaitement avec les propos d’Yves Fernand Manfoumbi, qui ne cessait de répéter que la « construction de la prochaine chambre de commerce devait être le fruit de la volonté de tous les opérateurs économiques afin que celle-ci incarne réellement les attentes de tous les acteurs économiques du Gabon ». Surpris par le calendrier qui ne laissait pas assez de temps aux entrepreneurs pour s’organiser afin de prendre part à cette élection, la majorité des personnes présentes avaient demandé au ministre Yves Fernand Manfoumbi de revoir ledit calendrier afin que les questions telles que le statut de membre de la chambre de la commerce, le coût de l’adhésion des membres, le calendrier des inscriptions et de l’affichage, les conditions de candidatures soient d’abord évacuées avant la tenue desdites élections. Mais grandes fût la surprise des participants à cette réunion de constater l’inflexibilité du ministre du Commerce face aux sollicitations des représentants des organisations patronales et les membres de l’Assemblée générale de la chambre de commerce, présents à cette rencontre. Yves Fernand Manfoumbi n’entendait pas accéder à la demande de report de ces élections, au motif que des échéances internationales attendaient le Gabon au-delà du 10 juin 2022 et pour cela il lui fallait absolument un nouveau bureau de cette institution. Cette fermeté de la posture du  ministre a fait dire à plus d’un participant que les dés étaient pipés d’avance et que le ministre voulait absolument installer des amis à la tête de la chambre de commerce.

La réaction du président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), est restée sans ambiguïté à ce jour sur la question « le ministre et les membres de l’actuel bureau de la chambre de commerce s’obstinent à vouloir organiser une élection dans des conditions qui laisseront une odeur de complot et conspiration contre les plus vulnérables d’entre nous, une fois encore au profit d’une caste de privilégiés qui lui est proche en s’appuyant sur un arrêté qui a été élaboré autour d’un verre de bière par les mêmes. C’est inacceptable que l’élection dune structure aussi importante que la chambre de commerce, face l’objet d’un processus électoral mis en place en toute opacité et que les acteurs de ce dessin obscur viennent imposer cela à la majorité d’entre nous. L’arrêté 0271 du 03 mai 2021, portant organisation des élections de la chambre de commerce, rien qu’en son article 2 se contredit lui-même. Ensuite vous avez  les dispositions de l’article 7 qui ne peuvent pas être applicables à cause du délai trop restreint. Vient également la question d’être à jour avec les impôts quand on sait la difficulté que même l’Etat éprouve à régler la dette due aux PME. Tout cela démontre bien une volonté non seulement d’écarter une catégorie d’entrepreneurs dans ce processus, mais également de placer à la tête de cette institution un groupe d’amis.  Constatant que nous avions eu raison dans nos remarques, en demandant le report, nous apprenons aujourd’hui que les élections vont être repoussées de trois mois. Je pose alors les questions suivantes ; qui prend la décision de repousser ces élections, quelles sont les motivations qui conduisent au report ? Qui réorganise le processus dans l’intervalle du report ? J’appelle une fois encore le ministre du Commerce à la concertation, car toute décision prises sans aucune concertation fera inévitablement l’objet de suspicions et de contestation ».

Paul Essonne

Journaliste

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