De la colère! C’est le sentiment qui anime les habitants de Nzeng-Ayong, clients de la SEEG dans cette artère de la capitale. 7, c’est le nombre de coupures successives dont ils ont été les victimes la nuit du 9 au 10 février. Lesdites coupures causent incontestablement des dommages aux ménages et à l’économie du pays.
La première et la plus longue a plongé ce secteur de Libreville dans le noir entre 20h et 22h50. Puis, une succession de coupures à intervalles très réduites a mis à mal les nerfs des clients de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) partagés entre le désir d’avoir de l’électricité pour se rafraîchir dans cette nuit chaude et l’inquiétude de ne pas perdre des appareils.
Le changement du directeur général de la société qui commercialise l’électricité et l’eau au grand public ainsi que l’ouverture récente de ce secteur d’activité à la concurrence n’ont pas encore eu d’impact sur la qualité du service offert aux usagers. C’est d’ailleurs l’un des défis de Gustave Mayi nouvellement promu et installé au poste de directeur général de la SEEG.
Le lundi 7 février dernier, en début d’après-midi, le même secteur a connu deux délestages, chacune d’une durée moyenne de 60 minutes. Elles ont pénalisé les ménages (rupture de la chaîne de froid) et surtout les entreprises dont les activités dépendent entièrement de la présence de l’énergie conduite par les fils de cuivre. Le manque à gagner, rarement voire pas du tout quantifié au Gabon, est énorme.
Au Sénégal, la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) du ministère des Finances sur la situation économique et financière de 2010 a constaté que le pays avait perdu 1,4 % de croissance du fait de la recrudescence des coupures d’électricité.
Une autre étude menée sur la période 2007-2014 dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis par le Dr Lassana Cissokho, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a montré que les délestages ont eu un effet négatif sur la productivité des petites et moyennes entreprises sénégalaises.
Que l’on soit au Gabon, au Sénégal ou partout dans le monde les coupures d’électricité constituent une préoccupation majeure car étant un frein à la productivité.
Donnant suite aux manifestations des consommateurs de février 2019 et à la rupture du contrat de concession par le gouvernement, Véolia avait cédé la totalité de ses parts de la SEEG à l’Etat. Depuis, le Gabon a repris la souveraineté des secteurs de l’eau et de l’électricité, preuve que ces secteurs sont vitaux. Toutefois, les clients de la SEEG attendent toujours l’amélioration des services proposés.