Gabon : Nouveau Far West ! Jaber Zong contrôle l’appareil judiciaire et l’ANUTTC ?

Désolation et tristesse sont au rendez-vous pour la famille Ndjimbi à Glass, nous sommes là dans le 4ème arrondissement de la commune de Libreville. Un Libanais naturalisé Gabonais y fait la loi. La preuve, ce dernier vient de réduire en poussière des maisons, le fruit de plusieurs années d’efforts et de sacrifices.

En se rendant sur place, l’on constate bien qu’il y a eu expropriation, à coups de pelleteuse. Au lieu-dit, les familles Gabonaises contestent avec la dernière énergie le titre de propriété du Libano gabonais, qu’il a sans doute obtenu par des voies douteuses. Cette pratique s’impose aux autorités gabonaises qui semblent ignorer les cris de détresse des compatriotes, et ce malgré le tapage médiatique.

En effet, ces familles gabonaises ont été vidées de leurs maisons manu militari, à l’aube, avec femmes et enfants traumatisés, le tout en  tentant de sauver le petit patrimoine qu’il leur reste désormais. Cette scène insoutenable est devenue insupportable. On peut se poser la question de savoir que fait la justice gabonaise ? Cela doit interpeller Ali Bongo Ondimba et son gouvernement.

Vue des maisons cassées

Ce genre de spectacle est devenu normal au Gabon à telle enseigne que ces expropriations anarchiques sont allées jusqu’à l’annexion d’un terrain abritant une école à Lalala, dans le cinquième arrondissement de la commune de Libreville en pleine année scolaire, menaçant de mettre à la rue les élèves de ladite école, l’actuel maire du dudit arrondissement en sait quelque chose pour avoir été menotté. Les Gabonais et les autorités sont là, et observent comment ça se passe chez le voisin, « cela n’arrive qu’aux autres ».

Selon l’activiste Serge Abslow « Tous ces litiges fonciers ont un dénominateur commun. Ce phénomène devenu un sport national d’agents immobiliers, pour la plupart étrangers, qui spéculent sur les trottoirs, dans les cafés, dans les restaurants et même dans les cabinets d’huissiers et de notaires, avec qui ils “dealent” en violation de la loi, pour déposséder les Gabonais de leurs biens, réalisant au passage des plus-values inestimables ».

Et l’activiste de poursuivre « on assiste à un phénomène où de nouveaux titres de propriété en annulent d’autres. Le principe d’inaliénabilité du Titre Foncier est depuis devenu non évocable et révocable en droit. Une hérésie en droit foncier. En plus de ne pas mesurer les conséquences de cette pratique sur l’économie pour laquelle le Titre Foncier est la meilleure garantie pour lever des capitaux auprès d’un établissement financier ».

La genèse du problème, depuis 45 ans que l’affaire est en cour de cassation, 45 ans de procédure judiciaire.  Le Libanais aurait la troisième copie du titre foncier. « La base de ce problème, c’est que Libanais dit être propriétaire du terrain, alors qu’il a la troisième copie du titre foncier. Rappelons que le tout premier Libanais à qui il s’avère qu’on a vendu le terrain, présente un acquis de vente non signé. Nous sommes sur cette parcelle depuis 1923, ça partait de la DGE au carrefour London et on a le permis d’occupé avec 5 hectares de terre. D’ailleurs, mon aïeul Guidi Jérôme l’a cédé au fur et à mesure mais aujourd’hui  il en reste1975 m2. De plus, on a le titre foncier en bonne et dû forme » révèle l’arrière petite fille de Guidi Jérôme le véritable propriétaire.

Dans cette affaire qui date de 45 ans, Iman Rachi Jaber et Abdoul Racha Jaber, avaient déjà fait déguerpir une première fois la famille Ndjimbi de sa terre à Glass en 2008. C’était à l’époque d’Omar Bongo Ondimba, qui Informer de l’affaire va joindre par téléphone André Mba Obame, ministre de l’intérieur de l’époque de régler dans l’immédiat cette affaire. Dès le lendemain, la famille Ndjimbi sera relogée dans ses terres de Glass,  tout cela acté par un huissier de justice. Aujourd’hui, cette décision d’Omar Bongo Ondimba se retrouve sans valeur à cause certainement des pots-de-vin reçus au niveau de l’ANUTTC et du palais de justice. Dans cette affaire qui se trouve à la Cour de cassation, Zong Jaber a préféré passer à la vitesse supérieure que d’attendre la décision de ladite Cour.

Paul Essonne

Journaliste

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