Gabon/ Naufrage ‘’Esther Miracle’’ : La responsabilité de l’administration.

Après la suspension de certains hauts cadres de la Direction générale de la Marine marchande suite au naufrage du navire ‘’Esther Miracle’’ survenu dans la nuit du 9 mars 2023 au large de Libreville, le gouvernement a décidé de l’ouverture d’une enquête administrative, technique et nautique. L’objectif est de déterminer les responsabilités dans ce drame qui endeuille plusieurs familles gabonaises, et de voir aussi la responsabilité de l’administration, autrement dit des inspecteurs ou chargés d’étude, qui font des inspections au cours d’une mission pour donner ou pas l’autorisations de la  navigation d’un navire entre Libreville et Port-Gentil. C’est sur ces personnes que s’appuient tout ministre, président d’institution ou tout directeur général.

Afin de favoriser le bon déroulement de l’enquête, le Gouvernement a décidé de suspendre à titre conservatoire les responsables administratifs suivants : M. Fidèle ANGOUE MBA, Directeur Général de la Marine Marchande ; M. Ibrahim OKANGA SOUNA, Directeur Général Adjoint de la Marine Marchande ; M. Paul MIVINGA, Délégué Provincial des affaires maritimes de l’Estuaire ; Bertrand ZUE, Délégué Provincial des affaires maritimes de l’Ogooué-Maritime.

En analysant un tant soit peu le cas de Fidèle ANGOUE MBA, le Directeur Général de la Marine Marchande suspendu, non pas pour dire qu’il n’est pas responsable de la mise en circulation de l’Esther Miracle, mais de faire la démonstration de sa bonne foi en apposant la signature sur le document relatif aux contrôles de ce navire par les inspecteurs et les chargés d’études. Rappelons que dans un ordre de mission datant du 6 juillet 2022, prenait part à cette dernière Eyue Ekouaghe Klara, chargé d’étude à la direction générale de la marine marchande ; Endamane Engone Bernardin, conseiller et directeur de la flotte ; Oscar  Ndjao Nguemassa, directeur des Gens de Mer de la navigation et de la sécurité maritime, Chef de mission ; Tanguy Abessolo Mengue, Contrôleur des affaires maritimes.

Même bien avant le drame, les inspecteurs n’avaient jamais signalé au Directeur général de la Marine marchande l’existence d’un trou dans le bateau nécessitant l’utilisation d’une motopompe pour vider de l’eau. Malheureusement ce jour-là, avec le poids des conteneurs, des voitures, et des passagers étaient supérieurs à la normale, l’eau a pris le pas sur la vigilance des membres de l’équipage. La motopompe  n’a évidemment pas pu supporter les charges supplémentaires, elle a cessé de fonctionner.

Il ne saurait y avoir de pots de vin entre le Directeur général de la Marine marchande et le président-directeur-général de l’Esther Miracle M. Mbadinga, car les deux hommes se sont  vus pour la première fois le 10 mars 2023, idem pour le chef d’agence de l’armateur Royal Coast dont la toute première rencontre date du 9 mars 2023, au moment du naufrage. Que les deux personnes viennent confirmer s’il y a eu des pots de vin comme lus dans une certaine presse.

A toutes fins utiles, le Directeur général de la Marine marchande, Fidèle ANGOUE MBA a signé en s’appuyant sur l’article 10 du Code de la marine marchande qui stipule « Les dispositions du présent Code sont applicables à tous les navires immatriculés au Gabon, aux états-majors et équipages qui y sont embarqués, ainsi qu’à toutes les personnes…, qui bien que non présentes à bord auraient commis une infraction aux dispositions de la présente loi ». Ce qui est logique dans la mesure où, l’autorisation finale avait été donnée sur la base des rapports techniques délivrés par le Chef de la mission d’inspection du navire du 6 juillet 2022 Oscar Ndjao Nguemassa, cumulativement avec ses fonctions de directeur des Gens de Mer de la navigation et de la sécurité maritime, et de son équipe. Visiblement, Fidèle ANGOUE MBA a été piégé, mais dans quel but ? Difficile de répondre à cette interrogation.

Une autre préoccupation subsiste, concernant le niveau de responsabilité du signataire des permis de conduire sur les accidents enregistrés dans le grand Libreville et dans l’arrière-pays. C’est à chacun de se faire sa propre opinion en toute objectivité.

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