Gabon : l’investissement public en berne, responsable du ralentissement de la croissance.

L’investissement public continue de décroître au Gabon pour être aux alentours de 60% aujourd’hui. C’est le résultat de la gestion calamiteuse de l’Etat. A fin septembre 2020, le Gabon n’a exécuté que 38,7% de son budget d’investissement, soit 147,3 milliards de francs CFA sur une prévision de 380 milliards de francs CFA.

En effet, si l’on tient compte de la dépréciation du capital, l’accumulation d’actifs fixes par l’Etat est en décroissance encore plus marquée : l’Etat n’accumule plus d’actifs pour les générations futures. Mais pourquoi l’investissement public devrait-il devenir un moteur de croissance ? Vu que, l’investissement public a un fort effet d’entraînement sur l’activité.

Combien faut-il investir ? Car, l’investissement public concerne la modernisation du tissu productif et l’amélioration des conditions de vie. L’investissement public consiste à faire émerger une économie que les forces défaillantes de marché ne peuvent construire. Il se situe à l’intersection des contraintes économiques et des choix politiques.

La prise de conscience des effets contre-productifs de cette baisse brutale est désormais  partagée. Ainsi, il est nécessaire pour les collectivités locales de participer au redressement des comptes publics. Pourtant, l’investissement public est, par comparaison à un soutien à la consommation des ménages, moins générateur d’importation et contribue donc plus fortement à l’activité. Mais le Gabon a-t-il encore les moyens d’investir alors que sa dette frôle les 100 % du PIB ? Mais il est dangereux de vouloir réduire brutalement les déficits publics : c’est la leçon apprise des grandes crises passées.

Réaliser les promesses de la technologie et résoudre les problèmes économiques nécessitent de relancer l’investissement public, d’en faire un projet d’amélioration des conditions de vie et de modernisation du Gabon. De manière plus générale, la relance de l’investissement public doit aller de pair avec l’efficacité des dépenses publiques.

Obone Flore

Journaliste

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