Entre 2012 et 2017, le Gabon a dépensé près de 700 milliards de francs CFA pour l’organisation de deux Coupes d’Afrique des Nations (CAN), des dépenses qui ont pesé lourd sur le contribuable et qui sont toujours décriés par les opposants au régime en place.
En effet, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est un véritable évènement mondial, qui permet à des sélections venues des quatre coins de l’Afrique de concourir devant des millions de spectateurs et téléspectateurs. En effet, la CAN représente l’un des évènements sportifs les plus importants au monde. Que ce soit en termes de nombre de participants, d’infrastructures ou encore de diffusion, peu de compétitions sportives peuvent rivaliser avec la célèbre CAN. Afin d’accueillir les épreuves et de recevoir les participants et spectateurs, de nombreuses forêts autour de la ville d’Akanda par exemple, située dans le Nord de Libreville, ont dues être totalement rasées pour construire des routes, des infrastructures sportives ou des hébergements.
Mais aujourd’hui, en raison de la corruption et d’un manque global de moyens, de nombreuses infrastructures construites à l’occasion des deux CAN sont à l’abandon tel que le stade de l’amitié sino-gabonais d’Angondje, sans oublier les travaux de rénovation du stade Omar Bongo qui n’ont jamais vu le jour. On y trouve désormais des décharges en plein air, illégales la plupart du temps, où sont abandonnés les matériaux de construction, des polluants, sachant qu’une infrastructure mal foutue finira par coûter davantage à long terme, étant donné sa dégradation plus rapide. « Lorsqu’on a quelque chose d’historique comme ça, on doit pouvoir se battre pour le réhabilité parce que c’est l’histoire de plusieurs générations, c’est l’histoire du Gabon, c’est l’histoire du football gabonais. Quelle est la logique aujourd’hui de construire des infrastructures qui ne servent pas à notre compétition domestique ? C’est une problématique. Je pense que le ministre des Sports actuel Franck Nguema devrait en répondre » avoue l’ancien international gabonais Paul Kessany.
Pour rappel, en juillet 2018, le ministre des Sports de l’époque Alain-Claude Bilie-By-Nze avait pris l’engagement de proposer au gouvernement d’entretenir les aires de jeu et les espaces autour des stades, avec moins de moyens, et qu’en plus les fédérations se devaient d’organiser les compétitions nationales sur ces installations.
La dégradation avancée des stades devrait amener l’Etat à réfléchir sur la qualité des infrastructures. Sur l’idée qu’il faut en faire moins, mais mieux, tant du point de vue de la résistance que de celui du design. L’Etat doit inventer un nouveau modèle de développement plus respectueux. Le défi est énorme.