La prochaine opération de recensement est prévue en 2023, et toute la population gabonaise va être comptée par les agents recenseurs de la Commission nationale du recensement (CNR), la Direction nationale du recensement (DNR) et le Bureau central du recensement (BCR).
C’est une opération que la direction générale de la statistique (DGS) réalise tous les dix ans afin de connaître la population locale et son évolution en âge, en composition de foyers, mais aussi le nombre de logements, occupés ou vacants, les besoins en nouveaux habitats, et en structures, écoles ou maisons de retraite. C’est une opération très importante qui permet à l’État de définir les politiques publiques nationales, d’évaluer les dotations de fonctionnement attribuées, le nombre d’élus nécessaires dans un conseil municipal, à cibler les besoins en logements, les entreprises à mieux connaître leurs clients, les associations à mieux répondre aux besoins de la population.
Par ailleurs, les méthodes de cueillette d’informations utilisées par la DGS pour en apprendre davantage sur les Gabonais devraient constituer des sujets de débat et inspirer une féroce rhétorique politique en 2023, une année électorale. Cependant, malgré le débat souvent intense, la controverse du recensement est une question de chiffres passablement aride qui ne s’inscrit pas véritablement dans le quotidien des Gabonais. Ceux qui se servent du recensement sont d’importants utilisateurs, et ont vraiment tenté d’en faire un enjeu important, mais le nombre de personnes qui se sont senties véritablement affectées formaient probablement un petit groupe.
Mais force est de constater que le gouvernement ne souhaite pas obtenir les meilleures informations pour offrir aux populations les meilleurs services, et, de cette façon, leur capacité de décision est réduite, et donc l’imputabilité envers les contribuables est diminuée. On comprend mieux les usages de l’État, l’appropriation des catégories supposées efficientes dans l’interaction et la structure des transactions entre les administrés et les agents de l’État.