Pourquoi le ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume-Leclercq a annoncé le 4 septembre dernier, l’introduction de l’enseignement de l’anglais au pré-primaire et au primaire ainsi que la mise en place d’un laboratoire de langue anglaise à l’Institut pédagogique national (IPN) ?
L’idéal aurait été d’annoncer le renforcement de l’enseignement des langues locales à l’école, qui a un impact positif sur la maîtrise des langues vernaculaires. Car, apprendre à écrire en langues locales et en français facilite aussi l’apprentissage de la lecture et de l’écrit en français. Rappelons que l’acquisition du langage humain est neurologiquement installée à la naissance pour ce qui est de l’acquisition d’une langue unique.
L’apprentissage de l’écrit en langue locale coordonné avec celui de l’écrit en français facilite même l’apprentissage de la lecture et de l’écrit en français. Ainsi, si les élèves apprennent à lire dans les différentes langues, le niveau de maîtrise de l’écrit de l’une conditionne le niveau de maîtrise à l’écrit de l’autre. Par conséquent, l’apprentissage de la lecture en tahitien en gestion coordonnée avec l’apprentissage de la lecture en français facilite l’apprentissage de la lecture en français.
Les familles ont un rôle central à jouer, car si l’école peut développer des connaissances, elle ne créera pas seule les opportunités d’usage des langues d’origine hors contexte scolaire, condition sine qua non du succès de l’entreprise de promotion du plurilinguisme.
Aussi, les modalités de l’implication des parents pour une école ouverte et une véritable coéducation restent un défi à relever.