Gratuit, anonyme et confidentiel, le 1404 est un numéro mis à la disposition des femmes victimes de violences conjugales. Cependant, plusieurs victimes restent dubitatives de peur de perdre leurs foyers. Raison pour laquelle une solution palliative serait plus que nécessaire.
En effet, le Gabon étant un pays bien ancré dans la tradition, les plaintes d’une femme au sein de son foyer peuvent porter à confusion, en ce qui concerne les relations que cette dernière entretient avec son conjoint.
La violence conjugale envers les femmes est un phénomène important, et a des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique de la femme. Malheureusement, ces actes que l’on pourrait qualifié de barbares ne sont dénoncés que par quelques victimes au Gabon.
Le 30 Avril dernier, le Gabon lançait 33 mesures issues du rapport de la stratégie de la promotion de la femme, notamment un numéro vert à la disposition des victimes de violences conjugales. Ce projet est pour Mme Rose Christiane Ossouka Raponda un moyen d’éradiquer ce phénomène qui touche toutes les couches sociales. En effet, les victimes de violences conjugales peuvent trouver réconfort et justice en composant ce numéro gratuit, afin de dénoncer les époux violents et impétueux qui se croient au-dessus de la loi.
Aussi, pour aider ces femmes, le législateur a prévu un suivi psychologique, et des peines d’emprisonnement pour l’époux. Quid de la sécurité de la femme, après la dénonciation et l’arrestation de son mari par les forces de l’ordre ?
L‘assistance des femmes victimes de violence prévoit- elle un suivi post-trahison ? Puisqu’au final, l’on parle d’intimité conjugale et familiale.
Ce revirement de situation serait peut être la raison pour laquelle plusieurs femmes refusent de dénoncer leurs conjoints, faute de réelles propositions d’accompagnement.
On se souvient pourtant de ces hommes qui lors de leurs mariages civils et coutumiers déboursent des grosses sommes d’argent pour honorer leurs épouses, ces mêmes femmes qui pour certaines sont victimes de violence et de négligence de la part de leurs époux. Pourtant, au cours du mariage coutumier, l’oncle de l’époux adresse souvent un conseil à la femme : si mon fils te fait du mal, vient me voir ne vas pas chez tes parents. Ce même conseil est donné au mari par l’oncle de la femme.
Des conseils aux antipodes des couples gabonais victimes de violences. La communication n’existe plus dans les couples. Et oui, communiquer serait encore très efficace. Ne dit-on pas que « le linge sale se lave en famille ».
Une chose est sûre, un respect des principes traditionnels, serait un idéal, quand on sait qu’à une certaine époque, les Gabonais n’avaient pas besoin d’un numéro vert pour régler leurs problèmes de couple.