Un des problèmes les plus cruciaux pour la population gabonaise demeure la question de l’habitat. La concentration de l’ensemble des activités modernes et formelles dans les villes, et plus particulièrement à Libreville, a engendré un attroupement majoritaire des populations.
L’exode rural qui en est un des corollaires vient renforcer le phénomène en portant à 73 %, l’ensemble des populations citadines. Ce qui, d’entrée de jeu, pose des problèmes de qualité d’habitat, d’accès à la propriété, et enfin d’une politique soutenue d’aménagement des zones de construction. Il ne suffit pas de disposer de quatre murs pour se loger convenablement, encore faudrait-il que ce logement remplisse des conditions élémentaires de qualité.
Depuis de nombreuses années, le Gabon s’est lancé dans une politique de construction de logements d’habitation. D’ailleurs, l’existence de la Société nationale immobilière (SNI) en témoigne parfaitement, malgré tous les autres problèmes. Mais la concentration de la majorité de la population gabonaise en milieu urbain (73 %) n’est pas pour arranger les choses. Les familles issues de l’exode rural et celles ne disposant pas de moyens suffisants se sont dirigées vers les zones sous-intégrées des villes. Ces endroits non-viabilisés et impropres à l’habitat sont occupés de manière anarchique, sans souci particulier du cadre ou de l’environnement immédiat (rivières, marécages) et des infrastructures publiques élémentaires (eau, électricité). Ces bidonvilles qui entourent plus particulièrement Libreville sont des lieux de prolifération des maladies et de l’insécurité (incendies, banditisme). D’autres nuisances proviennent de la pollution de l’air, de la mauvaise gestion des ordures ménagères et des eaux usées.
Sur un plan plus vaste et national, deux points sont essentiels à savoir la disponibilité de l’eau potable et d’énergie. En effet, seuls 77 % de la population consomme de l’eau de bonne qualité. Ce rapport qui varie selon qu’on soit en ville ou en milieu rural est de 35 % seulement en milieu rural contre 94 % en milieu urbain malgré le programme d’hydraulique villageoise. En matière d’énergie, 74 % de la population dispose de l’électricité. Le rapport quant à lui ici est de 90 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural. La nécessité de favoriser l’accès à la propriété et aux logements socio-économiques est ici primordiale.
La Constitution dispose bien dans son article premier, alinéa 10 à 11 que « Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. Tout Gabonais a le droit de fixer librement son domicile ou sa résidence en un lieu quelconque du territoire national et d’y exercer toutes les activités… ». Or, l’Etat ne garantit pas à tous l’accès à la propriété. Il facilite encore moins l’installation des Gabonais à leur propre compte.
Accéder à la propriété immobilière n’est de prime abord pas un devoir de l’Etat. Mais au vu des conditions déplorables dans lesquelles des individus se logent dans les bidonvilles, mais aussi du fait de l’inaccessibilité des logements socio-économiques, une redéfinition des cartes par l’Etat est indispensable. Car, les crédits à taux d’intérêts prohibitifs doublés d’une longue procédure administrative ne favorisent pas l’accès à la propriété. Il est nécessaire d’agir dans ce sens afin de responsabiliser la population au niveau du foncier notamment pour les jeunes.
Pour ce qui est de la politique d’aménagement des zones de construction, il y a certains manquements relatifs à des besoins réels des populations vivant en zones urbaines. Il s’agit par exemple de plans d’urbanisation, l’accès à l’eau et à l’électricité des quartiers sous intégrés, quartiers sous-intégrés, aires de loisirs, voies secondaires d’accès aux zones d’habitation de certains quartiers.