Les critiques actuelles formulées contre le « devoir de mémoire » laissent penser que l’obligation, morale et politique, de se souvenir du feu Président de la République Omar Bongo Ondimba, est récente. Il n’en est rien.
En effet, il paierait le tribut de la détresse du peuple gabonais resté dans la misère. Sinon comment comprendre que son nom puisse être souillé par les siens ? Quelle histoire retiendra le Gabon sur cet ancien Président qui a été au cœur du monde politique tant au Gabon qu’en Afrique et dans le reste du monde. Un nouveau monde va se lever, c’est le début d’un temps nouveau. Peut-on appuyer sur le frein et réfléchir un peu avant de tout jeter par la fenêtre ? Car, le souvenir est une arme, une arme politique dans son essence même. Le Gabon, c’est d’abord et avant tout des souvenirs et des traditions qui se sont forgées au fil du temps. On ne peut pas, du jour au lendemain, d’un coup de crayon ou d’un simple clic, effacer la mémoire des Gabonais pour la remplacer par une autre. C’est bien beau, vouloir surfer sur l’air du temps, mais il y a une limite.
Ce que certains tenants du pouvoir sont en train de faire aux Gabonais est criminel. Ils sapent les assises sur lesquelles le Gabon repose. Leur fuite en avant, leur volonté farouche de tout effacer, de tout réinventer, est suicidaire. D’ailleurs, Omar Bongo Ondimba avait déclaré « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes entrain de faire. Il nous observe, il dit amusez-vous, mais le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il le fera ». C’est dire que Dieu n’a pas la mémoire du péché, mais de nous, de chacun de nous, ses enfants bien aimés. Et il croit qu’il est toujours possible de recommencer, de se relever. Que l’on sache dépasser le mal et les divergences, ouvrant toute voie d’espérance possible.
Aussi, une fois que la mémoire du peuple gabonais est effacée, c’est fini. Il n’y a pas de retour en arrière.