Avec la promesse de financer les Gabonais économiquement faibles à hauteur de 2 milliards de francs CFA et ceux ayant déjà une activité à hauteur de 7 milliards de francs CFA, le Chef de l’Etat compte redorer son image avec ces actions concrètes. Vraiment, c’est se donner le bon rôle auprès des pays occidentaux qui constatent bien le « deux poids, deux mesures », l’immense arnaque que fait Ali Bongo Ondimba sur la scène internationale.
Avec cette gesticulation médiatique, le Président de la République se donne bonne conscience, cherche à restaurer une image qui s’est ternie à la fois au Gabon et dans le monde. Une image très clivée, notamment depuis la crise postélectorale de 2016. De cette crise subsiste un sentiment d’éloignement des préoccupations des Gabonais, une difficulté à les comprendre. En ne mettant pas en place une vraie coalition de gouvernement, Ali Bongo Ondimba a fabriqué la faiblesse du pouvoir. Le Chef de l’Etat n’a pas su faire comprendre la nécessité de la refondation du pays, il a fait montre d’un manque de détermination à la mettre en place.
Même que, les institutions gabonaises ont fait la preuve de leur souplesse, en étant un gage de stabilité du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, qui a toute latitude pour gouverner sans risquer d’être renversé. Elles tiennent à distance les citoyens et leurs représentants. Ainsi, Ali Bongo Ondimba a les mains libres et n’est responsable devant personne pendant la durée de son mandat.
Compte tenu de la crise des partis politiques, de la forte défiance des citoyens, qui se manifeste notamment par de forts taux d’abstention, on observe aujourd’hui plutôt un fossé qu’une rencontre. Les institutions gabonaises sont-elles caduques ? Sans doute cette question ne figure-t-elle pas au premier rang des préoccupations des Gabonais, qui sont confrontés pour beaucoup à des problèmes bien plus immédiats. Pour autant, ces mêmes Gabonais sont très nombreux à considérer que le système démocratique fonctionne plus.
Le Gabon est aujourd’hui un pays où plus aucun contrôle ne s’exerce sur les représentants de l’Etat, où l’argent est détourné, où les politiques permettent de donner des millions sans contrepartie. Il est maintenant nécessaire de refonder la société gabonaise où le plus grave est à venir dans cinq ans.