Gabon/Eglise catholique : Dégradation des lieux de culte.

Après les profanations de la cathédrale Ste Marie, la Maison Libermann et la Communauté des Béatitudes à Libreville depuis quelques jours, c’est l’émoi non seulement chez les paroissiens mais aussi auprès du reste de la population.

Selon le droit canon, qui fixe les règles de fonctionnement de l’Eglise catholique, « les lieux sacrés sont profanés par des actions gravement injurieuses qui y sont commises au scandale des fidèles ». L’avis du prêtre des lieux est primordial. Ces statues de la Vierge Marie renversées, décapitées et volées ne sont pas forcément considérées comme des profanations, mais plus généralement comme des  actes antichrétiens. Il ne faut pas pour autant banaliser ces actions, car l’édifice de culte est visé.

Le droit canon précise aussi qu’en cas de profanation l’édifice est fermé et il n’est plus possible d’y célébrer le culte « tant que l’injure n’a pas été réparée par le rite pénitentiel prévu par les livres liturgiques ». Des messes de réparation sont alors organisées par l’évêque, son représentant ou le curé de la paroisse, avant de rendre l’édifice à sa fonction. « C’est une cérémonie à peu près normale, mais la partie pénitentielle est un peu développée. On bénit avec de l’eau le tabernacle ou le lieu qui a été violé, il y a des prières plus longues pour demander pardon.

Pour les atteintes aux lieux de culte, la loi en revanche ne parle pas de profanation. Ces actes ne sont pas pour autant impunis, car ils correspondent à des infractions existant dans le droit français : destructions, dégradations et détériorations, provocation à la haine religieuse. Le vol, lui, est considéré comme « aggravé » et puni par une peine d’emprisonnement et d’une amende lorsqu’il porte sur un bien culturel qui est exposé, conservé ou déposé dans un édifice affecté au culte.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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