Le projet de modification de la Constitution présenté à l’Assemblée Nationale par le Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, est en train d’ouvrir subrepticement la voie à des élucubrations dangereuses et capables de remettre en cause les bases mêmes de la société gabonaise.
Pour faire plaisir à Ali Bongo Ondimba, peut-être simplement pour le garder comme Président de la République, les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire outrepassent leurs prérogatives, définies dans la Constitution. Car, la Constitution est le texte qui fonde l’organisation de l’État et qui garantit le respect des droits fondamentaux des personnes. Il est donc nécessaire de la protéger des modifications de circonstance et de la violation des principes qu’elle définit.
Cette voie de modification, non écrite donc, est un changement informel important qui relègue des dispositions de la Constitution écrite au rang des utilités formelles, ou même contribue à les mettre hors de vigueur. Cette forme informelle de modification de la Constitution signifie qu’il existe un droit constitutionnel non écrit qui peut, apparaître à côté des dispositions écrites.
Aussi, deux chemins sont possibles pour faire aboutir une révision constitutionnelle : soumettre le texte à référendum ou le faire adopter par les 3/5e du Parlement réuni en congrès (Assemblée nationale et Sénat confondus). Dans les deux cas, le texte doit d’abord être adopté dans les mêmes termes par les deux chambres. Dans les faits, c’est donc possible sans référendum. Etant majoritaire au Parlement, l’adoption est une formalité pour le Parti au pouvoir le PDG et le Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze.
Que les Gabonais prennent conscient qu’ils peuvent exercer leur droit de résistance à l’oppression contre toute décision ou action qu’ils estiment contraire à la Constitution.