La situation émergente du Gabon s’est combinée, à la montée en puissance de la Chine, favorisant le développement d’une économie centrée sur l’échange de matières premières, alimentant la croissance chinoise, et la construction d’infrastructures, nécessaires au développement du Gabon.
Une stratégie claire, mise en œuvre à travers des actions planifiées : remises de dettes, assistance technique, engagements sur le tourisme et l’investissement, etc. À terme, l’ambition affichée est de créer une zone de libre-échange sino-gabonaise. Cette volonté de dialogue entre États, inscrite dans la durée, dépasse la simple logique de marché des entreprises occidentales. Seulement 43 % des financements chinois peuvent être définis comme une aide au développement sur la base des paramètres de l’OCDE. Le reste constitue des prêts commerciaux qui ont peu à voir avec une quelconque aide au développement.
Ainsi, les emprunteurs gabonais doivent souvent rembourser leurs dettes chinoises en moyenne plus rapidement (16 ans) que les prêts obtenus auprès de l’AID, une des filiales de la Banque mondiale (38 ans). Car, la Chine n’octroie pas d’aide publique au développement, elle se considère elle-même comme étant un pays en développement.
Les prêts de la Chine au Gabon ont avant tout des motivations commerciales, voire stratégiques, et s’insèrent bien souvent dans le vaste projet de Pékin des nouvelles routes de la soie. Ces financements montrent que ces prêts sont pour la plupart destinés à des projets construits par des sociétés d’Etat chinoises. Il reste que les firmes chinoises sont soutenues par les relations bilatérales au sommet des États, et que Pékin soutient leur succès commercial, tant par la voie diplomatique que par son contrôle des banques et du financement. Ce sont les entreprises sous tutelle centrale qui déploient le plus gros des efforts d’investissement
Aussi, les entreprises chinoises sont notamment prédominantes sur le marché de la construction d’infrastructures, enjeu clé de développement du Gabon. Le transport y est en effet trois fois plus long qu’en Asie et, pour la route, trois à quatre fois plus cher qu’aux États-Unis par exemple. Ses infrastructures déficientes coûteraient au Gabon quelque 2 % de croissance par an.
Qu’à cela ne tienne, la présence chinoise au Gabon est condamnée à évoluer, vers une plus grande rationalisation des investissements et une prise en compte des facteurs sociaux et environnementaux.