Lors de son passage dans le journal Afrique sur TV5 Monde, en début de semaine, l’homme revient sur sa détention à la prison centrale de Libreville. A partir de cette interview, on est en droit de remettre en question le respect des droits de l’homme par le Gabon qui a pourtant ratifié la charte.
« Lors de mon arrestation au soir des résultats de l’élection présidentielle du 31août 2016, j’ai été mis dans une fosse septique ou je suis resté pendant trois heures au milieu des excréments, et ensuite j’ai été transféré et déféré à la prison centrale de Libreville. Ça a été un calvaire absolu, j’ai été immédiatement torturé a mon arrivée. J’ai passé six mois de ma vie dans une cellule, où il n’y avait pas de lumière. J’étais totalement dans le noir dans une cellule que l’on appelle le CB. J’ai perdu 30% de ma vue. J’ai passé 4 ans et 4 mois dans une cellule, accompagné de malades mentaux, comme il n’y a pas d’hôpital psychiatrique. Celui-ci n’existe que de nom, et le fou qui commet un impair est jeté dans cette cellule de la prison centrale de Libreville ».
Ils sont certainement nombreux à avoir subi le même sort que Bertrand Zibi Abeghe. Quel plaisir peut-on avoir à faire souffrir son semblable lorsqu’on est déjà privé de liberté ? Pourquoi avoir obtenu l’abolition de l’esclavage si les mentalités n’ont pas véritablement changé ? Et si c’était un tenant du pouvoir que l’on mettait dans de telles conditions tiendrait-il une heure ?
Des interrogations qui méritent une profonde réflexion dans les bureaux, les domiciles ou les corps de garde, car l’avenir nous réserve des surprises aussi bien agréables que désagréables.