Gabon/Affaire Guy Nzouba-Ndama : L’ancien président de l’Assemblé nationale plaide non-coupable et demande la restitution de son argent devant le Tribunal Correctionnel de Franceville.

Le 17 septembre 2022, les réseaux sociaux ont été alimentés par une vidéo montrant des agents des forces de l’ordre en train d’ouvrir les valises qui appartenaient à Guy Nzouba Ndama. Ces valises contenaient des billets de banque estampillés BEAC, d’une valeur de plus d’un milliard de FCFA. Cette vidéo s’est répandue au-delà de nos frontières comme une traînée de poudre.

L’ancien dignitaire de la République a donc comparu ce mardi 17 octobre 2022 à l’audience pour flagrant délit devant le Tribunal Correctionnel de Franceville, pour répondre du délit de Contrebande, articles 55, 469,470 et 472 du Code des Douanes de la CEMAC de 2020.

La contrebande désigne le transport illégal de marchandises ou de personnes, en particulier au travers de frontières, ceci afin d’éviter de payer des taxes.

D’entrée de jeu, Me Lubin Ntountoum, Me Cédric Maguisset et Me Loundou, avocats de Guy Nzouba-Ndama, ont sollicité la nullité de la procédure. Selon la défense, les agents qui ont interpellé leur client, ont filmé et publié des vidéos et photos de Guy Nzouba Ndama. Cette prise de vues viole allègrement le secret de l’enquête et porte atteinte à la présomption d’innocence, à l’honneur et à la dignité de Guy Nzouba Ndama.

Sur la provenance des sommes d’argent, l’ancien dignitaire de la République, a dit que cette somme colossale provient d’une transaction immobilière au Congo, chez ses beaux parents. Il a remis au tribunal les documents y afférant.

Le débat entre le Ministère Public et la défense a également porté sur la notion « argent. » Pour le « Trio défensif, » l’argent n’est pas une marchandise.

La défense a donc plaidé non-coupable et a demandé la restitution de fonds saisis.

Quant au Ministère Public, il s’est interrogé sur le fait que le prévenu n’ait pas montré les justificatifs lors de son interpellation le 17 septembre 2022. Le Procureur de la République près du Tribunal de Franceville a requis 6 mois de prison avec sursis et 2 milliards 380 millions de FCFA d’amende.

Le délibéré est prévu pour le 25 octobre 2022.

SOS Prisonniers Gabon.

Paul Essonne

Journaliste

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