En Afrique, les femmes jouent un rôle important dans le développement de l’agriculture. Selon un rapport de la Banque mondiale et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les femmes produisent jusqu’à 80% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. Elles représentent en moyenne 43% de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement, cette part pouvant aller jusqu’à 80%, dans les pays du Sahel par exemple (FAO, 2016). Dans le cas de cultures comme le riz, le blé et le maïs, qui représentent environ 90% de la nourriture consommée par les habitants des zones rurales, ce sont essentiellement les femmes qui plantent les graines, s’occupent du désherbage, cultivent et récoltent les produits agricoles et en vendent les excédents. Cependant, leur activité, souvent informelle et opérée dans le cadre familial, est rarement reconnue ou rémunéré comme tel.
Au Gabon, les femmes jouent un rôle déterminant en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pourquoi, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), met un accent particulier sur l’approche genre dans l’ensemble de ses interventions pour atteindre ses objectifs. A cet effet, un projet sous régional impactant le Gabon est en cours d’exécution et porte sur « Réponse Genre aux Plans Nationaux et Régionaux d’Investissement Agricole pour relever le Défi Faim Zéro dans les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale – CEEAC ». La mise en œuvre de ce projet devrait permettre de renforcer la prise en compte du genre dans les processus de programmation des Etats et dans les documents stratégiques de développement du secteur agricole dans son intégralité. Aussi, ce projet permettra non seulement de réviser l’ensemble des documents stratégiques mais également d’élaborer une stratégie genre pour la sous-région. C’est dans ce contexte qu’un état lieu genre du secteur agricole au Gabon est en cours de finalisation.
Au-delà de la mise en œuvre de ce projet, on note plusieurs interventions de la FAO en faveur des femmes ; parmi lesquelles l’appui à la transformation et la commercialisation des produits agricoles, la création de la Fédération Nationale des Transformateurs des Produits Agricoles du Gabon (FENATAG) et le renforcement des capacités en matière de plaidoyer, de marketing et d’autonomisation financière.
De plus, afin de palier à la problématique de la disponibilité du matériel végétal de qualité et en quantité auquel les femmes rurales sont confrontées, la FAO en partenariat avec le Ministère de l’agriculture, de l’élevage, chargé du Programme GRAINE s’est attelée à organiser des formations sur la technique du PIF (Plants Issus des Fragments de Tiges) au profit des femmes productrices de banane de la Remboué. Cette formation permet aujourd’hui à ces femmes de disposer de vivo plants de qualité, ce qui permettrait à long terme d’accroitre les rendements de banane.
En outre, pour mieux renforcer les capacités des femmes dans le secteur agricole afin qu’elles continuent à jouer leur rôle qui est le leur, la FAO a récemment mené une étude pour déterminer leurs besoins en formation sur le développement des chaînes de valeur dans le secteur agricole à travers l’établissement d’une cartographie des profils des femmes.
Selon Huguette Biloho Essono, chargée de programme à la FAO, « le rôle de la femme agricole gabonaise doit d’être placé au premier rang des stratégies de développement de ce secteur. Investir sur la femme rurale c’est le chemin pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Gabon » a-t-elle déclarée.