Election à la présidence du RENAJI: Thierry Mebale Ekouaghe lance sa campagne!

« Je suis candidat à la présidence du RENAJI ». À peine prononcée, cette phrase déclenche un véritable étourdissement. La déclaration de candidature de Thierry Mebale Ekouaghe est un événement médiatique, pour ceux qui la reçoivent et pour le bon fonctionnement de la corporation journalistique. Acte volontaire, sa dé­claration de candidature est également et surtout un rituel électoral. On constate, en effet, que sa déclaration est réussie dans la mesure où elle est ancrée dans un rituel républicain et médiatique.

La candidature de Thierry Mebale Ekouaghe, ne peut être isolée mais doit s’entendre selon le contexte qui l’entoure. Se dire candidat n’est pas chose aisée. Se dire candidat au plus haut poste du Réseau National des Journalistes Indépendants (RENAJI), revient donc avant tout à accomplir un acte ritualisé. Etre candidat à la présidence du RENAJI du 1er aout prochain, c’est peut-être avant tout avoir le droit de ne pas l’être. Car briguer la présidence, c’est avant tout briguer une candidature : l’histoire a prouvé que la première motivation n’entraînait pas nécessairement la seconde.

La question de sa candidature ne se pose pas en termes d’envie ou de désir. Déclarer sa candidature ne reflète pas un caprice humain, un désir de toute-puissance, sa seule volonté de s’opposer à un « autre », car le candidat naturel Thierry Mebale Ekouaghe est aussi, voire avant tout, un compétiteur. Ce n’est pas non plus la traduction providentielle d’un appel désespéré d’une association en mal d’idées. Il est virtuellement, potentiellement, le « pré-arbitre » veillant au fonctionnement régulier de la corporation et de la continuité du RENAJI, le « pré-garant » de l’indépendance des journalistes et de leur intégrité sur tout le territoire national et même à l’international.

En effet, l’art oratoire du futur président du RENAJI étonne depuis l’annonce de sa candidature. Sans céder aux envolées rhétoriques, il sait pourtant toucher ses auditeurs. Ses emprunts à la tradition journalistique et aux souvenirs des luttes pour les droits des journalistes sont manifestes mais mis au service d’une évocation plus large de l’histoire de la corporation. Ce qui témoigne de sa capacité à intégrer dans sa parole même le dépassement des clivages culturels et identitaires.

Rappelons qu’il est entré dans la communication en 2002 à Radio Emergence, puis en 2003 comme pigiste à l’UNION, en 2006 il obtient un stage à la Télévision Mbire, et en 2008 il est journaliste à TV+. 2012 est une année charnière, car il est à la fois journaliste à Télé Hermon et dans le même temps il crée le site internet d’informations 7Jours Info. L’année 2014 lui permet de créer le journal papier L’Information du mois.

Entre autres activités pour le respect et la défense des journalistes, Thierry Mebale Ekouaghe a fondé en 2005 le Mouvement Awogha, en 2018 il est à la fois membre fondateur de l’Opam et son Secrétaire Général. Pour finir, en janvier 2020 il est membre fondateur du RENAJI et en même temps son Secrétaire Général. Par ailleurs, en Mars 2020 il est le porte-parole du Collectif des patrons de la presse privée gabonaise. Il est membre de l’UPF depuis 2018.

Force est de reconnaitre que la magie de la parole de Thierry Mebale Ekouaghe vient d’une conjugaison subtile entre une écriture, poétique à bien des égards, inspirée à la fois par une rhétorique et par un talent inné mais, surtout, par des techniques largement empruntées à la tradition gabonaise. Son style oratoire durant cette campagne tranche tout d’abord singulièrement avec celui de son opposant Jean Claude Afa’A.

Le candidat naturel du RENAJI a renoué avec la tradition que l’on croyait tombée en désuétude de la déclamation journalistique. C’est par elle qu’il conquit depuis quelques années son statut d’étoile montante de la presse indépendante et qu’il suscita l’euphorie d’une bonne partie des journalistes. Ses mots et sa voix ont sorti la presse gabonaise du répertoire auquel elle était habituée et l’ont envoûtée. Car c’est tout d’abord un soliste, un charmeur de foule, il prend ses auditeurs aux tripes et ses prestations sont des expériences mémorables.

Ainsi, Thierry Mebale Ekouaghe conclut le plus souvent ses interventions par une note d’espoir, dans laquelle il invite la foule à avoir confiance dans sa propre capacité à changer la corporation journalistique qui est, envers et contre tout, un métier noble, digne de son amour. Le candidat aime en effet inconditionnellement la corporation et tient à le répéter. Il personnifie la presse indépendante gabonaise dans son ensemble, il veut en être adoubé pleinement. Le jeu démocratique impose l’art de la persuasion, sans doute moins par les idées que par la parole.

Il privilégie les histoires réelles et vécues, décrit l’environnement des journalistes et leurs sentiments. Fidèle à l’esthétique réaliste, il ne se laisse pas museler par la bienséance, il relate les faits sans faux-fuyants. Son effet de réel lui permet de surcroît de donner le sentiment à son auditoire qu’il n’est pas prisonnier d’une vision romantique, nostalgique et mièvre du journalisme mais solidement ancré dans le quotidien. Il énumère des faits, exprime la solidarité intrinsèque entre journalistes.

Le maniement du langage et les stratégies de persuasion sont une arme redoutable face à celui qui vous perçoit comme irréductiblement autre. Nul ne sait si la bonne parole de Thierry Mebale Ekouaghe se poursuivra avec un tel pouvoir d’enchantement dans les prochaines années. Mais incontestablement pendant cette campagne, sa voix, sa respiration, ses accents, ses mots et ses silences, ses gestes et ses refrains constitueront le message tacite qui le mènera à la victoire.

Paul Essonne

Journaliste

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