Dérapage de Jean Boniface Assélé.

Un incroyable coup de sang s’est emparé de Jean Boniface Assélé, répondant à des journalistes à propos de la santé du Président de la République et concluant sa saillie d’un hallucinant « Je ne suis pas d’accord avec vous ». Ce n’est pas la première fois que le président du CLR (Centre des Libéraux Réformateurs) perd ainsi ses nerfs, que ce soit pour se lancer dans une violente diatribe anti-Bongo ou pour outrager les pdgistes.

C’est depuis quelques temps un festival de sorties aussi drolatiques qu’absurdes. Un dérapage du président du CLR ? C’est ce qu’on peut légitimement se demander au vu de la série rapprochée de propos ou de gestes indignes ou absurdes dont il a été l’auteur récemment :

« On ne nous dit pas la vérité pour toujours. Il faut quand même raisonner, Patrick Assélé est mort, il est parti mais la vie continue. Mais enfin, je ne comprends pas. Comment les gens peuvent laissés le pays dans cet état pour ne pas dire la vérité. Vous me dites que vous l’avez proposé à Ali et qu’il a refusé. Qui doit le lui proposer ? Personne ? Parce que dans sa famille là-bas, on aura d’autres problèmes. Même si je meurs, j’ai plein d’enfants, j’ai plein d’amis pourtant il y aura des problèmes. Parce que maintenant, je suis celui qui dit la vérité. Je n’insulte personne.

Ali est où Mr le Premier ministre ? Où est le bulletin de santé trimestriel d’un Chef d’Etat ? Pourquoi il ne sort pas ? Pourquoi on ne dit rien au peuple ? C’est un élu du peuple gabonais. On voudrait savoir actuellement où il est ? Conseil des ministres, vous mentez, il n’est même pas là. Vous l’avez tué, vous l’avez embaumé, et vous êtes en train de le garder. Je ne suis pas d’accord avec vous. »

La bizarrerie que portent avec elles ces déclarations ne fait que refléter la bizarrerie propre à toute idéologie. L’idéologie se termine toujours mal, pas forcément de manière criminelle, mais en tous cas par une crise grave. C’est à ce point que nous en sommes peut-être rendus. Les déclarations de Jean Boniface Assélé font voir la perversion du système dans lequel il s’est enfermé. Il se peut qu’elle ait atteint un seuil critique.