Déjà noyé dans l’affaire de l’achat des Bentley en France, Maganga était sur le viseur du cabinet du Président.

Le  kévazingo a été la goutte  de trop. La descente aux enfers de Maganga Moussavou justifie l’adage qui dit « Qu’on ne change pas sa nature ». C’est connu, le vice Président a bâti sa fortune politique et financière par opportunisme en mangeant à tous les râteliers en fonction de ses intérêts. Déjà dans le viseur du président et de son cabinet à la suite de la première gaffe sur l’achat des Bentley en France, le kévazingate a été la goutte d’eau de trop.

Son éviction mardi 21 peut se justifier. L’appât du gain ayant été plus fort. Selon des indiscrétions et en attendant les conclusions de l’instruction qui va s’accélérer au vu des évènements, il aurait fait du lobbying pour le sulfureux chinois François Wu auprès de Mapangou afin que le ministre d’Etat permette à l’homme d’affaires chinois de racheter le stock retenu avant la décision d’interdiction et le faire disparaître comme par enchantement. Avec l’évolution de l’affaire, la décision d’exportation des 353 containers ne pouvait venir qu’en haut lieu. Cela laisse-t-il  entendre que le Vice Président, du haut de son statut et, en l’absence du Chef de l’Etat en convalescence, aurait donné son quitus pour la levée des containers malgré les scellés du procureur ? On est tenté de le croire à l’allure des évènements, tout en évitant de lui jeter tous les pêchés d’Eve. Cela justifie aussi les atermoiements du procureur Olivier Nzahou qui a brillé  depuis le début de l’affaire par un discours dissolu et équivoque. Même  la suspension des 12 cadres des ministères des eaux et forêts et du commerce pour complicité active et passive, n’a convaincu personne. Ces lampistes ne cachaient pas d’ailleurs  leurs limites dans la décision ayant conduit à la levée des containers. Entendus au B2 avec les autres, le Directeur de Cabinet de Guy Bertrand Mapangou n’aurait pas porté de gants pour reconnaître l’implication de son patron.

C’est la lettre datée du 17 mai du ministre d’Etat Guy Bertrand  Mapangou Moussavou qui a donné le coup de grace. Cette lettre, considérée comme une défiance vis-à-vis du premier ministre, a été écrite à la suite du communiqué du gouvernement sur l’affaire dite du kevazingo. Lue  par son porte-parole  Nanette Longa, elle enjoignait, sans citer les noms, « Les membres du Gouvernement qui seraient impliqués dans cette affaire (…) à en tirer les conséquences qui s’imposent ». Mapangou va  commettre une erreur de débutant en oubliant le sacro saint principe de la solidarité gouvernementale encouragé en cela par ses accointances avec Marie Madeleine Mborantsuo et le président Ali, il se désolidarise des restes des membres en rappelant, dans ce courrier qui a fait les choux gras des rédactions, les circonstances de sa nomination par le chef de l’Etat, en affirmant : « Je continuerai à observer ses fermes instructions de servir le pays là où il m’a mis »,non sans faire un cour de droit au juge de formation qu’est Julien Nkoghe Bekale en estimant que « La responsabilité en matière pénale étant individuelle et non pas collective » alors que personne, du moins, officiellement, ne l’avait encore accusé. Est-ce par énergie du désespoir que Mapangou a voulu jouer la carte de la proximité avec Ali quand on sait que Massard et Ali Akbar Onanga  ont surfé sur la même vague, sans résultat.

D’autres voix supputent une revanche du Directeur de Cabinet du Président de la république Brice Laccruche Alihanga dont les relations avec Guy Bertrand Mapangou sont au creux de la vague. Les deux proches  du Président se vouent une détestation réciproque dans les luttes d’influence qui ont cours entre les différents clans qui luttent pour le contrôle du bord de mer. Cette affaire aux relents juridiques et politiques est loin d’avoir révélée tous ses contours. Les prochains jours seront riches en rebondissements !

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