La COP29, qui se déroule à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024, est marquée par des réflexions autour de l’avenir climatique de l’Afrique. Marc Ona Essangui, secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest et 3e vice-président du Sénat de la Transition au Gabon, a proposé la création d’un fonds africain exclusivement alimenté par les pays du continent. Lors d’un entretien sur le plateau de TV5 Monde, il a souligné l’urgence pour l’Afrique de s’affranchir des financements externes incertains et de prendre en main son propre destin écologique.
Pour Marc Ona Essangui, les défis climatiques auxquels l’Afrique est confrontée, tels que la déforestation et l’érosion, nécessitent une prise de conscience collective. « Les Africains doivent décider de la création d’un fonds alimenté par eux-mêmes », a-t-il affirmé. Ce mécanisme, soutenu par les États membres de la Convention des Nations Unies sur le climat, permettrait de mesurer les efforts nationaux et d’assurer une gestion autonome des ressources pour la lutte contre le changement climatique. Une telle initiative marquerait une rupture avec les promesses non tenues des grandes puissances, notamment les fonds annoncés à la COP28 à Dubaï qui, selon lui, restent lettre morte.
L’activiste a également critiqué le système actuel de financement climatique qu’il juge inéquitable et inefficace. « À qui profite ce business climatique ? » s’est-il interrogé, dénonçant l’incohérence des grandes puissances. Tout en exigeant des efforts de préservation de l’Afrique, ces dernières continuent d’émettre massivement des gaz à effet de serre. Pour lui, il est impératif que les financements internationaux servent à résoudre les problèmes concrets du continent, au lieu d’alimenter des querelles stériles entre pays riches.
Marc Ona Essangui appelle également à une meilleure gestion des ressources naturelles en Afrique, notamment en évaluant leur exploitation et les impacts environnementaux associés. Il préconise une stratégie africaine pour limiter la déforestation et promouvoir une utilisation durable des richesses naturelles du continent. Cela permettrait à l’Afrique de mieux défendre ses intérêts dans les négociations internationales sur le climat.
Marc Ona Essangui plaide pour une autonomie financière et stratégique de l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique. Un fonds africain, géré par les Africains, pourrait non seulement renforcer la solidarité interétatique mais aussi offrir au continent un véritable levier dans les discussions mondiales. Cette proposition illustre une volonté claire de recentrer la lutte climatique sur les besoins et priorités de l’Afrique, loin des discours convenus et des financements volatils.