Le Groupe de la Banque mondiale a procédé ce jeudi 30 janvier 2020, à Libreville, au lancement régional de son rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2020 » publié le 14 Janvier dernier.
La présence des Premières Dames du Gabon, de la République démocratique du Congo et du Burkina Faso, ainsi que celle des délégations de 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale témoigne de l’importance accordée à l’égalité homme-femme et à l’autonomisation de la femme dans le cadre du développement économique d’un pays, afin de mettre fin à la pauvreté extrême et à promouvoir une prospérité partagée.
En effet, aucune économie ne peut prospérer si la moitié de sa population est empêchée de participer à son plein potentiel. Reconnaître les droits des femmes et promouvoir leur l’autonomisation est à la fois un objectif louable en soi et une bonne pratique d’un point de vue économique. Les évidences montrent que l’inclusion économique et sociale des femmes rend les économies plus fortes, plus résilientes et plus prospères.
Lorsque les femmes peuvent se déplacer librement, travailler en dehors de chez elles et gérer des biens, elles ont plus de chances d’accéder au marché du travail et de contribuer à renforcer l’économie de leur pays.
Cependant la participation et la capacité productive des femmes restent toutefois limitées, et elles continuent d’être victimes de discrimination et de violence dans plusieurs régions du monde. Ces inégalités entravent le développement, freinent la prospérité économique et compromettent la compétitivité nationale.
En Afrique, les femmes et les filles sont confrontées à la discrimination et aux inégalités dans le cadre du travail et de l’éducation qui non seulement leurs nuisent directement, mais qui nuisent également à leurs familles, leurs communautés et leurs pays.
Le rapport que nous lançons ce matin au niveau régional révèle que le score mondial moyen est de 75,2% sur 100% ce qui indique que contrairement aux hommes, les femmes n’ont qu’environ que les trois quarts de leurs droits reconnus dans les domaines couverts par le rapport. Le score moyen de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale est de 67,7, soit un score légèrement inférieur à la moyenne de la région de l’Afrique subsaharienne qui est de 69,9.
Le rapport note avec satisfaction que les pays de chaque région du monde ont fait des progrès en améliorant leur cadre juridique en faveur de l’émancipation économique des femmes, permettant ainsi à un plus grand nombre de femmes de rentrer dans la vie active, d’avoir des salaires beaucoup plus élevés et de meilleurs résultats en matière de développement.
A titre d’exemple, la République démocratique du Congo et Sao Tomé-et-Principe sont parmi les 10 économies qui ont affiché le plus de progrès à l’échelle mondiale cette année. Malgré les nombreuses reformes enregistrées, il reste encore bien du travail à faire en Afrique.
Alors que le continent Africain a l’un des taux les plus élevés de participation des femmes au marché du travail, l’emploi précaire reste la norme. Les femmes africaines travaillent de plus longues heures que les hommes et effectuent la plupart des travaux ménagers au sein du foyer (non rémunérés).
De même, bien que les femmes constituent près de la moitié des actifs agricoles sur le continent, leur productivité est significativement plus faible que celle des hommes, surtout à cause de l’inégalité d’accès aux facteurs de production.
Les Premières Dames se doivent donc de continuer à appuyer les efforts des gouvernements et de la société civile afin que les réformes législatives puissent servir de catalyseur puissant pour améliorer l’autonomisation économique des femmes.
Atteindre l’égalité homme-femme n’est pas un processus à court terme. Il faut une volonté politique affirmée et des efforts concertés, notamment par les gouvernements, la société civile et les partenaires au développement.