« Concertation politique du 13 février et jeunesse : Le faux débat ? » s’interroge Étienne Francky Meba Ondo.

Lundi prochain, 13 février 2023, débuteront les assises dédiées à la Concertation politique relative aux réformes électorales en vue d’aboutir à des élections transparentes et apaisées en 2023.

J’observe que des mouvements de jeunesse s’activent médiatiquement depuis quelques jours, en exigeant leur participation du seul fait de se réclamer  »Jeunes ».

Je voudrais à cet effet rappeler le contexte qui a conduit à cet événement pour la bonne compréhension des jeunes qui savent encore faire preuve de bon sens et de réflexion.

Commençons par définir la « jeunesse » selon les conventions adoptées par notre pays :

L’ Union Africaine estime qu’on est jeune de 15 à 35 ans. L’ONU considère qu’on l’est de 15 à 24 ans. Le document élaboré par le Gouvernement gabonais au titre de la Politique nationale de la Jeunesse est adossé à la définition de l’Union Africaine.

Ayant franchi mes 37 ans en janvier dernier, je ne suis plus considéré comme jeune au sens desdites conventions.

Au regard de ce qui précède, nous devons davantage nous distinguer en politique et sur la place publique comme des porteurs d’idées pour le progrès de notre pays. C’est par ces idées, notre participation permanente au débat public et notre travail qu’on doit nous distinguer et nous reconnaître une légitimité à participer à ce type de rencontre publique.

Cessons avec les « Games » ! Ça n’avance notre pays à rien !

S’agissant du contexte de la Concertation politique à venir, et selon le communiqué final du dernier Conseil des ministres, il s’agit précisément de la participation de la classe politique ( et, peut-être des acteurs publics… Le Gouvernement n’ayant pas encore communiqué sur le format) pour éviter à notre de tomber sous les mêmes travers et drames du passé. Notamment ceux de la présidentielle de 2016.

C’est la Cour constitutionnelle, lors de son audience de rentrée solennelle de février 2022, qui avait invité les partis politiques (Opposition et Majorité) à formuler ces propositions de réformes électorales. Ce qui a été fait par le biais des mémorandums que nous avons soumis au Gouvernement et à la Cour constitutionnelle.

Je crois que les Gabonais, depuis toutes ces années, ont conscience de ceux qui ont publiquement témoigné leurs préoccupations à ce sujet et formulé des propositions pour en sortir.

En principe, c’est sur la base de ces propositions connues du public que nous irons discuter dès ce 13 février, si les conditions qui satisfont toutes les parties sont réunies.

Pour nous, il ne s’agit pas d’une grande messe, ou d’un énième « Game », où on devra distinguer jeunes, vieux et je ne sais quelle autre catégorie sociale.

À titre personnel, je suis de la même génération de celles et ceux que je lis et vois ici et là en train de brandir leur « jeunesse » comme un passe-partout. Je ne me reconnais pas dans cette infantilisation.

Je suis honoré de m’asseoir à côté de nos aînés politiques depuis quelques années. De participer à ce qu’ils font. Je suis surtout heureux de savoir que j’y suis, pas simplement parce que je serais jeune, mais parce qu’ils estiment que je suis en mesure d’apporter une contribution par le travail.

Je suis Vice-président du Parti REAGIR. Pas parce que je suis jeune. Mais, parce que j’ai modestement travaillé, posé des actes publics, et proposé des idées politiques pour notre pays.

J’invite alors les « Jeunes » Gabonais à se distinguer par le travail. On ne choisit pas d’être jeune. C’est naturel. Il n’y a pas de mérite particulier à brandir son statut de jeune.

Autant il y a des Jeunes matures, autant il y a des « Vieux » qui nous insupportent. Il suffit de voir les transhumances politiques dans notre pays.

J’invite les Jeunes Gabonais à sortir de l’infantilisation, et à méditer sur les responsabilités qu’assument ailleurs celles et ceux de notre génération par le travail et l’engagement sincère dans la vie publique.

Un engagement public qui ne se fait donc pas uniquement à l’occasion des rendez-vous politiques ponctuels ou occasionnels.

PAR EXEMPLE

Ukraine : le juriste Oleksiï Gontcharouk avait été nommé Premier ministre à 35 ans, par le président Volodymyr Zelensky, lui-même âgé de 41 ans.

– Salvador : le président Nayib Bukele était entré en fonction à 37 ans.

– Andorre: Xavier Espot Zamora avait pris la tête du gouvernement à 39 ans.

– Costa Rica: le président Carlos Alvarado avait été élu à 38 ans, en 2018.

– Irlande: Leo Varadkar est devenu en 2017, à 38 ans, le plus jeune Premier ministre de la République d’Irlande.

– France : Emmanuel Macron a été élu en 2017, devenant à 39 ans le plus jeune des 25 présidents de la République française, juste devant le premier d’entre eux, Louis-Napoléon Bonaparte (40 ans en 1848).

– Estonie : le centriste Juri Ratas est devenu Premier ministre à 38 ans, en 2016. Il a succédé à un autre très jeune dirigeant, Taavi Roivas, qui avait pris la tête du gouvernement à 34 ans, en 2014.

– Malte: le Premier ministre Joseph Muscat est arrivé au pouvoir en 2013, à 39 ans.

QUESTION :

Depuis 2016 au Gabon, quelles sont les idées politiques et les propositions de réformes électorales défendues par ces « Jeunes » qui se manifestent à nouveau depuis l’annonce d’une Concertation politique ?

Répondre à cette question me fera dormir moins ignorant ce soir.

Bonne suite de semaine. Je retourne travailler… En pensant à mes amis ivoiriens qui disent si bien que : « C’est Cube Maggi qui fait publicité. Sinon, le sel est serein. »

Étienne Francky Meba Ondo

Dit Meboon Môôn Meba Ondo

Paul Essonne

Journaliste

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