Communiqué de la Haute Autorité de la communication de la Communication

La Haute Autorité de la Communication (HAC) s’est réunie le jeudi 27 juin 2024 en séance plénière ordinaire, à la salle habituelle de son siège sis au 286, Avenue de la Libération. Comme de coutume, la séance était présidée par Monsieur Germain NGOYO MOUSSAVOU, son Président.

A l’ordre du jour de cette plénière étaient inscrits plusieurs points, parmi lesquels celui relatif aux innommables polémiques à caractère tribaliste observées ces derniers temps dans le cyberespace national, particulièrement à travers les réseaux sociaux, et alimenté dangereusement par certains compatriotes se définissant comme activistes du web ou influenceurs dont les prises de position sur le sujet sont des plus condamnables.

En réaction au développement d’une telle tendance nuisible au vivre-ensemble et à l’unité du peuple gabonais, la Haute Autorité de la Communication, en sa
qualité de régulateur de la communication audiovisuelle, écrite, cinématographique et numérique en République Gabonaise, rappelle que les discours de haine, notamment ceux basés sur la stigmatisation ethnique constitue une menace réelle à la paix civile.

Le caractère conflictogène des discours de haine est d’autant plus exacerbé aujourd’hui avec l’usage dévoyé des réseaux sociaux que cette problématique est devenue un sujet de préoccupation majeure pour la communauté internationale. Dans ce contexte, les Nations Unies ont consacré en 2021, la journée du 18 juin de chaque année, à la lutte contre les discours de haine, à travers la résolution n°75/309.

Au plan national, la lutte contre les discours aux relents tribalistes et est un souci constant des autorités du pays qui se traduit à travers des instruments juridiques tel que le Code de la Communication qui dispose en son article 115 nouveau : « Toute personne physique ou morale lésée par un contenu numérique peut demander le retrait des informations, images mises en cause. Les dispositions du présent article s’appliquent également aux blogs et tout autre format
numérique. En cas d’inexécution dans un délai de vingt-quatre (24) heures, le requérant peut porter l’affaire devant les juridictions compétentes préalablement à l’exercice du droit de réponse tel que prévu par la présente loi. Le juge des référés peut être saisi lorsque le contenu mis en cause porte gravement atteinte à la dignité humaine, à la cohésion nationale ou à l’ordre public. Dans ce dernier cas, il est saisi soit par le Procureur de la République, soit par le Ministre de l’intérieur ».

C’est ici l’occasion pour la Haute Autorité de la Communication d’appeler la presse nationale à la retenue et à la responsabilité quant au traitement d’une
telle actualité toxique et dont le caractère inflammable est avéré. Aux discours émotionnels ambiants et empreints de subjectivité, elle doit répondre en
éclairant l’opinion nationale par la condamnation de ces dérives verbales, la pédagogie et l’objectivité gages de son professionnalisme ; ce au nom de la
préservation de l’entente séculaire entre nos communautés et de l’unité nationale si chères au Président de la Transition, Président de la République,
Chef de l’Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA.

Enfin, il convient de rappeler que la lutte contre les discours haineux, d’incitation à la discrimination, à l’hostilité et à la violence est l’affaire de tous
et ne devrait pas être perçue comme une entrave à la liberté d’expression.

Fait à Libreville, le 27 juin 2024

Pour la Haute Autorité de la Communication

Le Président

G. NGOYO MOUSSAVOU

Paul Essonne

Journaliste

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