Commémoration du Genocost à Libreville : Un appel à la mémoire et à l’action

Le vendredi 2 août 2024 marque le deuxième anniversaire de la commémoration du génocide congolais, connu sous le nom de « GENECOST ». À Libreville, la capitale du Gabon, une conférence-débat a été organisée sous la houlette de François Luambo, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire. Le thème de l’événement, « l’agression de la République démocratique du Congo (RDC) par le Rwanda sous l’œil coupable de la communauté internationale », souligne les enjeux géopolitiques et les responsabilités internationales dans cette tragédie. La conférence a attiré de nombreux Congolais vivant au Gabon, venus honorer la mémoire des victimes et s’informer sur les démarches pour rendre justice à leur pays.

Le Pr Ngandu Disashi, l’un des panélistes, a rappelé l’ampleur du drame en soulignant que « douze millions de Congolais ont été tués parce que victimes des richesses de leur sol ». Il a décrit le conflit comme une « guerre de prédation » orchestrée par des forces économiques mondiales exploitant les ressources de la RDC par l’intermédiaire de pays voisins. Ces propos reflètent une douleur collective et un sentiment d’injustice profondément enracinés chez les Congolais, qui voient leur pays dévasté par des intérêts extérieurs.

Les attentes des Congolais vivant au Gabon sont nombreuses, et ils espèrent un terme à ce qu’ils appellent une guerre de « prédation ». Ils réclament un changement radical dans les relations internationales concernant l’exploitation des ressources naturelles de la RDC. Le Pr Disashi a plaidé pour que les multinationales concernées négocient directement avec le gouvernement congolais, remettant en cause un statu quo qui perpétue le conflit. Il a exhorté ses compatriotes à faire entendre leur voix sur la scène internationale.

L’ambassadeur François Luambo a souligné l’importance de privilégier la diplomatie pour résoudre cette crise. Il a exprimé la volonté de la RDC de trouver une solution pacifique, malgré le lourd tribut payé en vies humaines. « Le problème de la RDC, avec ses douze millions de morts, nous plonge dans un deuil, une tristesse », a-t-il déclaré. Son discours reflète une détermination à éviter une escalade militaire et à chercher des solutions durables par le dialogue et la coopération internationale.

Cette commémoration du Genocost ne se limite pas à un simple devoir de mémoire, mais se veut aussi un appel à l’action. Elle invite la communauté internationale à reconnaître sa part de responsabilité et à s’engager activement pour mettre fin à l’exploitation abusive des ressources de la RDC. En rappelant les souffrances endurées par le peuple congolais, l’événement souligne l’urgence de réformes économiques et politiques pour assurer une paix durable et un développement équitable.

La commémoration du Genocost à Libreville a été l’occasion de réaffirmer l’engagement des Congolais et de leurs alliés pour une justice et une paix véritables en RDC. Elle appelle à une mobilisation internationale pour rompre le cycle de violence et de prédation qui afflige le pays depuis trop longtemps. À travers la mémoire des victimes, c’est un avenir de dignité et de souveraineté que les Congolais revendiquent pour leur terre et leurs générations futures.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *