Le mouvement « Référendum : je vote NON » a récemment fait parler de lui en déposant une requête auprès de la Cour Constitutionnelle de Transition au Gabon, exigeant la révision du nouveau Code électoral N°29 Ter. Ce texte, promulgué le 6 août dernier par le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, suscite l’inquiétude de nombreux citoyens. Ces derniers estiment que les nouvelles dispositions du code menacent la démocratie et pourraient rétablir des pratiques autoritaires qui rappellent l’époque du Parti unique, compromettant ainsi les avancées démocratiques durement acquises au fil des années.
Dans un contexte politique encore animé par les festivités du 64ème anniversaire de l’indépendance, la démarche du mouvement « Référendum : je vote NON » démontre que les préoccupations démocratiques restent vives. Le dépôt de leur requête vise à dénoncer un Code électoral jugé comme un obstacle au pluralisme et à la transparence des élections futures. Ce mouvement accuse notamment certaines clauses d’être conçues pour restreindre les libertés politiques, ce qui pourrait avoir des répercussions graves sur la légitimité des institutions du pays.
Parmi les articles dénoncés, les articles 19 à 22 du Code électoral sont particulièrement controversés. Ils confient l’organisation des élections au seul Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et à son Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Selon le mouvement, ce monopole pourrait faciliter les manipulations et rendre l’ensemble du processus électoral opaque. Cette concentration des pouvoirs inquiète également de nombreux observateurs, qui redoutent une mainmise totale du gouvernement sur les futures élections.
La disposition la plus critiquée reste cependant celle prévue par l’article 19, qui impose l’incinération des bulletins de vote après le dépouillement. Le mouvement « Référendum : je vote NON » considère cette mesure comme une tentative d’effacer toute preuve pouvant être utilisée dans un contentieux électoral. Cette « dissimulation organisée », comme ils la nomment, constituerait une entrave sérieuse au droit de contestation et affaiblirait la confiance des citoyens envers le processus électoral.
Face à cette situation, le mouvement et une partie de l’opinion publique gabonaise appellent la Cour Constitutionnelle de Transition à défendre les valeurs démocratiques. Ils espèrent que cette institution exigera la réécriture des articles incriminés et s’assurera de la participation de toutes les forces vives de la Nation. Selon eux, seuls des processus inclusifs, transparents et équitables permettront d’organiser des élections véritablement démocratiques, capables de ramener la stabilité politique au Gabon.