CEEAC/UNSAC : Les Etats d’Afrique centrale veulent accélérer le processus d’adoption d’une stratégie et d’un plan d’action sur la prévention et la lutte contre le discours de haine.

Des experts venus des 11 pays membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC)  sont réunis depuis le 5 juillet 2023 à Yaoundé, au Cameroun, dans le cadre d’un Forum de vulgarisation, d’appropriation et d’endossement politique du  Projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale. 

« En acceptant d’abriter les […] travaux, le Cameroun mesure les attentes que placent les pays et les partenaires au développement qui ont accepté d’y participer », a déclaré Oumarou Chinmoun, Secrétaire général du Ministère des Relations extérieures du Cameroun, représentant le Ministre à l’ouverture des travaux. « Ce forum est une formidable occasion, un moment historique, pour préparer le passage d’un simple projet de Stratégie à une Stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine dans tous les supports de communication », a-t-il ajouté.

Dans cette perspective, la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a indiqué que toutes les dispositions nécessaires seront prises dans ce sens par les instances compétentes de l’organisation sous-régionale. A l’issue des travaux de Yaoundé, « le Projet de Stratégie régionale et son plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine seront prêts à la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), afin qu’à terme, les Etats membres de la CEEAC, sans exception, puissent coconstruire une approche qui promeuve plutôt la convivialité, la tolérance et le vivre-ensemble », a souligné le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité à la Commission de la CEEAC, Mangaral Bante.

« La dynamique en cours montre qu’il est indéniable que les États de l’Afrique centrale ont rapidement pris conscience de la menace que constituent les discours de haine pour la paix sociale et souligné la nécessité de mettre en place une stratégie régionale soutenue par un plan d’action solide afin d’éradiquer ce fléau », a déclaré Paul Coustere, Directeur régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, rassurant que « les organismes des Nations Unies concernés réaffirment leur engagement à continuer à soutenir les initiatives allant dans ce sens, conformément à leurs mandats respectifs, et compte tenu des enjeux ». Outre le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), qui apporte un appui multiforme à l’organisation du Forum de Yaoundé, il a cité l’institution dont il a la charge, promettant un renforcement de son implication dans le processus. M. Coustere a aussi souligné la contribution significative du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH/RDC), de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), entre autres.

Le Forum de Yaoundé, qui prend fin le 7 juillet, regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, le Rwanda, Sao Tome & Principe et le Tchad. Initié par le Gouvernement camerounais sur la base d’un mandat de l’UNSAC, il est la quatrième concertation régionale sur cette question cruciale, après celles tenues du 26 au 29 octobre 2021 à Douala au Cameroun, du 26 au 29 avril 2022 à Bangui en RCA et du 21 au 24 juin 2022 à Kinshasa en RDC. Cette dernière rencontre avait permis de développer et d’adopter le Projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale en cours d’examen à Yaoundé.

Obone Flore

Journaliste

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