BICIG : Brouillard sur les comptes de feu Manfoumbi Fulbert.

«Suite au décès de papa en 2015, cela fait déjà cinq ans aujourd’hui, qu’aucun capital décès ou l’arrêter de radiation, n’a été établi » affirme son actuel mandataire Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine. Car feu Manfoumbi Fulbert, n’est toujours pas radié des effectifs de la fonction publique. Pourtant le tribunal avait choisi un premier mandataire qui de 2015 à 2019 n’a malheureusement rien fait.

A qui donc revient la responsabilité de déclarer le décès d’un agent de l’Etat quand on sait que le salaire est domicilié dans une banque ? C’est certainement à la banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) d’aviser les services du trésor ou la fonction publique, employeur de leur client. Car quoi qu’on en dise, la banque était déjà au courant de son décès. Mais pourquoi la BICIG a-t-elle accepté de continuer à percevoir les salaires chaque fin du mois ? Cela pose déjà un problème. Cela veut tout simplement dire que la gestionnaire en charge du compte n’a donc pas fait de déclaration. Etrangement, c’est en janvier 2019 que les services de la solde informent le mandataire Elza Manfoumbi, de la non-déclaration du décès. Une démarche que cette dernière s’empresse de faire séance tenante. Cependant, Elza Manfoumbi s’est rapprochée du tribunal afin de porter plainte pour spoliation et détournement de biens.

Ainsi, le service juridique de la BICIG a fourni des relevés comportant trois comptes bancaires : un compte à vue, un compte d’épargne, et un soi-disant compte interne. Le compte à vue d’abord crédité de 670 000 francs CFA se retrouve aujourd’hui à 0 franc, le compte d’épargne est lui aussi à 0 franc, le compte interne quant à lui se retrouve débiteur de 7 000 000 de francs CFA. Comment est-ce possible ? Car un compte bancaire est utilisé pour recevoir et déposer de l’argent, et réaliser des transactions comme des virements ou des prélèvements. D’ailleurs, il existe plusieurs types de compte bancaire : le compte courant classique, aussi appelé compte à vue ou compte de dépôt, détenu par une grande majorité de la population ; le compte épargne, qui permet d’obtenir des intérêts suite à un dépôt d’argent ; le compte de titres, destiné aux clients qui souhaitent investir dans des valeurs immobilières. D’où vient cet étrange compte interne ?

Où sont passés les cotisations des primes de feu Manfoumbi Fulbert ? Aujourd’hui, la DGR qui est actuellement en capacités de fournir tous les éléments justificatifs, a convoqué les agents de la banque qui n’ont apporté aucune preuve concrète. Même les membres de la famille chargés de faire les démarches administratives n’ont fourni aucun justificatif.

Deux ans après l’homologation d’Elza Manfoumbi, comme mandataire, rien n’a été dévoilé, même l’arrêter de radiation qui doit permettre l’obtention du capital décès n’a pas été encore effectué. La conséquence,  c’est le manque de preuve quant au retour effectif de l’argent.

Homologation mandataire Elza Manfoumbi

Suite à la plainte, les mises en cause ont été convoqué, le soit transmis du tribunal a été envoyé à la police judiciaire. Même qu’un second soit transmis a été envoyé.  Mais malgré cela, l’affaire est toujours au point mort. Pour rappel, au premier soit transmis dans le département du Komo (province de l’Estuaire), la police a enfermé Elza Manfoumbi en cellule pendant une semaine a cause du même problème : la dénonciation des trop perçues des salaires. Chose curieuse.

Par contre, le deuxième sois transmis se trouve actuellement à la direction générale des recherches (DGR), où l’enquêteur semble traîner le pas au profit des mises en cause, autrement dit des frères d’Elza Manfoumbi, qui sont anciens mandataires et recherchés. Cela fait déjà plus de huit mois aujourd’hui que la procédure est aux mains de cet enquêteur sans résultat.

En effet, l’enquêteur de la DGR ne veut pas faire convenablement son travail, dans la mesure où il n’a pu entreprendre aucune démarche auprès de ses collègues de Mouila dans la province de la Ngounié, lieu de résidence de l’ancien mandataire. D’ailleurs, le voyage de Mouila effectué par Elza Manfoumbi afin d’obtenir des preuves probantes, était l’une des missions de l’enquêteur.

La situation est tellement rocambolesque à tel point que le petit ami d’Elza Manfoumbi s’est retrouvé enfermé durant 21 jours à la prison centrale de Libreville pour dénonciation des faits énoncés plus haut. On peut alors se poser la question de savoir si toute cette machination n’est pas l’œuvre de la gestionnaire de la BICIG et des frères d’Elza Manfoumbi en complicité avec les agents de police ?

Paul Essonne

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *