Depuis le jeudi 3 avril, l’échangeur d’Awendjé est méconnaissable. Un immense arbre, arraché par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale, s’est effondré en plein milieu de la chaussée, bloquant totalement la circulation vers les quartiers d’IAI et d’Oloumi.
Le choc est d’autant plus grand que cette artère est l’une des plus empruntées de la ville. Le tronc massif, couché de tout son long, et ses branches éparpillées rendent le passage impossible pour les automobilistes. « C’est comme si la route avait été avalée par la forêt », lance un conducteur, visiblement agacé.
Les témoins décrivent une scène brutale : des rafales de vent mêlées à un sol détrempé ont suffi pour déraciner l’arbre en un éclair. Aucun blessé n’est à déplorer, mais la paralysie du trafic a entraîné des kilomètres d’embouteillages et semé la confusion dans les alentours.
En l’absence d’une réaction rapide des autorités, ce sont les habitants eux-mêmes qui ont pris l’initiative. Machettes, scies, courage et entraide : une dizaine de jeunes se sont retroussés les manches pour couper les branches et créer un passage de fortune. Résultat : un petit couloir a été dégagé, permettant une circulation limitée.
« On n’avait pas le choix, sinon on restait bloqués ici toute la journée », confie un jeune riverain, couvert de sueur mais fier de son action.
Mais le tronc, imposant et trop lourd, reste encore sur place ce vendredi. Les riverains appellent les services municipaux à intervenir au plus vite avec des engins adaptés. Le blocage de cette voie majeure ne peut plus durer.
Cet incident, aussi spectaculaire qu’alarmant, remet sur la table la question de l’entretien des espaces publics et de la gestion des situations d’urgence. À l’heure du changement climatique et des intempéries extrêmes, Libreville doit repenser sa stratégie de prévention et de réaction face aux catastrophes naturelles.
