Assiste-t-on à la tentative de destabilisation du régime du CTRI par les héritiérs d’Omar Bongo?

Trois jours après l’incident qui s’est produit au domicile du Président de la  Commission de la CEEAC, la vérité commence par sortir si on analyse ce qui s’est passé au domicile du Président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) le mercredi 17 janvier 2024.

*Les faits*
Le mercredi 17 janvier, alors que le Président Gilberto Da Piedade Verissimo revenait d’une mission à Yaoundé au Cameroun, et qu’il était en escale à Lomé au Togo, il a été saisi par téléphone par son assistante qui l’a informé que des hommes en tenue militaires et armés, accompagnés d’un individu habillé en civil, lui aussi armé, s’étaient introduits dans sa résidence diplomatique avec force, avaient procédé à une fouille de la maison, et se seraient tout simplement installés attendant le locataire des lieux.

Arrivé sur les lieux, le patron de la CEEAC, sous le choc a trouvé ces individus dans son domicile avec lesquels il aurait échangé des propos peu amènes. Les autorités du ministère gabonais des affaires étrangères et policières seraient arrivées sur les lieux pour constater les faits.

Selon les informations recueillies, il se trouverait que ce serait un des héritiers de feu Omar Bongo qui aurait mobilisé cette escouade en vue d’expulser le locataire et de s’emparer de ce bien qui leur appartiendrait.

*Analyse des faits* .
Si c’est réellement un héritier de la fratrie d’Omar Bongo Ondimba qui est à l’origine de cette histoire rocambolesque, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le but recherché était de déstabiliser le pouvoir du Général Brice Clotaire Oligui Nguema en exploitant le côté sécuritaire qui est un des critères de mesure pour la levée des sanctions qui frappent le Gabon pour qu’il retrouve sa place dans la communauté de la CEEAC.

On peut d’ailleurs dire que l’objectif recherché est atteint, car cet incident salit gravement l’honneur du Gabon, sème le doute dans la tête des gens, et laisse penser que l’hospitalité et la fidélité à la convention de Genève sur la protection des diplomates n’est pas effective au Gabon.

Autrement, comment un fils d’Omar peut ignorer que c’est un diplomate qui occupait ce logement et que le domicile d’un diplomate est inviolable?
Enfin, qui ne sait au Gabon et ailleurs que l’Angola est le pays qui a voté contre la levée des sanctions contre le Gabon?
Pourquoi choisir exactement le moment où les relations entre les deux pays connaissent un léger refroidissement?

Le choix du moment et du diplomate angolais est donc un acte contre le nouveau régime de Libreville et rien d’autre. Mais de cet incident on peut tirer une double leçons: le CTRI doit comprendre que le pouvoir Bongo-PDG en veut toujours et n’est pas prêt à renoncer au pouvoir malgré l’adhésion du peuple gabonais au coup de libération du 30 août 2023.
La deuxième leçon devrait être tirée par l’Angola qui doit comprendre le jeu des forces obscures qui veulent déstabiliser le Gabon et semer la brouille entre deux pays frères et des peuples amis.

La voie diplomatique doit donc être privilégiée au détriment de toute autre.
Le groupe d’amitié Gabon-Angola peut apporter sa modeste contribution à cet égard.
Affaire à suivre.

PETIT-LAMBERT OVONO
ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES,
Ancien Expert de la CEEAC,
Membre du Groupe d’amitié Gabon-Angola.

Paul Essonne

Journaliste

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