Lors d’une réunion au ministère dont il a la charge, le ministre de la Santé Adrien MOUGOUGOU a exigé des agents affectés dans l’interland de rejoindre leurs postes au risque de se voir radier des effectifs du ministère éponyme.
Une sortie plus ou moins indélicate quand on sait que les conditions de travail et de vie à l’intérieur ne sont pas réunies pour permettre aux agents de santé d’aller exercer dans des conditions requises.
Au lieu de jouer au chérif, Adrien Mougougou devrait s’assurer au préalable de l’état du réseau routier national : il devrait ensuite s’assurer de la disponibilité des logements, des situations administratives et du fonctionnement effectif de ces structures de santé qui n’existent que de nom.
Au Gabon, de nombreux ministres excellent dans l’arrogance, surtout ceux issus du milieu professionnel auquel ils sont issus, faignant d’omettre les difficultés auxquelles ils ont été confrontés comme si tout était devenu subitement blanc après leur nomination.
Si nous posons un diagnostic de la situation des structures sanitaires du pays, on peut sans risque de se tromper affirmer que nous n’avons que des mouroirs et la place de ces centres de santé où une simple piqure est considérée comme un cancer que l’on ne peut traiter que dans la capitale. Pourquoi et comment affecter des agents si les conditions de travail et de vie ne sont réellement pas réunies ?
On n’est pas sans savoir que nos hôpitaux et dispensaires ne disposent de rien. Au lieu de brandir le bâton, Adrien Mougougou devrait en priorité faire l’autopsie des structures de santé qui manquent de tout. Tenez au Centre hospitalier et universitaire de Libreville (CHUL), qui jouxte la tristement célèbre Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), l’eau est une denrée rare tout comme le simple sparadrap.
À l’annonce de sa nomination, les professionnels de la santé avaient cru à un réel changement de paradigme. Quelques mois après, c’est le désenchantement total. Rien n’a changé. Adrien Mougougou est et reste un disciple du kounabélisme ambiant et inefficace qui cache les tares et les lacunes d’un maitre qui ne maitrise pas son sujet, rejetant le tort sur l’élève qui pourtant a la juste réponse.
Depuis bientôt six mois, aucune proposition concrète d’amélioration des conditions de travail ou de réhabilitation des structures existantes n’a été pondue, et ce sont les pauvres agents sans salaires à qui l’on brandit le bâton. Est-ce là le programme d’ajustement et de relance du secteur santé tant voulu par le CTRI ?
Un adage bien de chez nous soutient que lorsqu’on veut se débarrasser de son chien, on l’accuse de rage… Suivez mon regard et trouvons d’autres subterfuges pour noyer l’agent public gabonais qui n’est nullement tributaire de la situation léthargique et politique du pays.