Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Leonardo Santos Simao, a accueilli, le 12 septembre 2023 à Dakar, Sénégal, la 38ème. Réunion des Chefs de Missions des Nations Unies.
L’objectif de la réunion était de faire le point sur la situation politique et sécuritaire, ainsi que sur les questions et tendances liées au développement et à la gouvernance dans les régions du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. La réunion visait en particulier à convenir des moyens pour recalibrer l’approche des Nations unies et de revoir leur engagement stratégique afin de mieux relever les défis multiformes et de préserver les principes de gouvernance démocratique, l’État de droit et le rétablissement de la confiance dans les gouvernements, y compris dans le contexte des instruments africains pertinents adoptés par l’Union africaine et d’autres communautés économiques régionales/mécanismes régionaux.
La réunion a également été l’occasion de procéder à un échange de vues sur les principes de subsidiarité, de complémentarité et d’avantages comparatifs, afin que les Nations unies et les organisations régionales puissent apporter des réponses plus appropriées aux crises.
Étaient présents à la réunion semestrielle, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane ; le Représentant spécial du Secrétaire général auprès de l’Union africaine et Chef du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine (UNOAU), Parfait Onanga-Anyanga ; le Coordinateur spécial pour le développement du Sahel, Abdoulaye Mar Dieye ; le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique centrale et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), Abdou Abarry ; le représentant spécial du secrétaire général pour la mission d’appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), Abdoulaye Bathily ; et la représentante spéciale adjointe du secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Giovanie Biha.
Les chefs de mission ont discuté des tendances générales en matière de politique, de sécurité, de développement et de socio-économie en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que des développements plus larges en Afrique centrale et en Libye. Ils ont également échangé sur des sujets liés aux transitions politiques, l’extrémisme violent et aux dynamiques intercommunautaires, en particulier dans la région du Liptako-Gourma où les situations sécuritaires et humanitaires restent très complexes, ainsi qu’au retrait en cours de la MINUSMA du Mali. La réunion a été l’occasion pour les chefs de mission d’évaluer l’efficacité des Nations unies face aux multiples défis posés au multilatéralisme en Afrique et au-delà.
Les chefs de mission ont fait part de leurs préoccupations concernant l’évolution de la situation politique et sécuritaire dans les régions du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, en particulier en ce qui concerne les multiples changements anticonstitutionnels de gouvernement, et ont souligné la nécessité de rétablir rapidement l’ordre constitutionnel conformément aux instruments normatifs africains pertinents et aux déclarations des Nations unies.
Tout en reconnaissant les spécificités de chaque contexte, ils ont souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour favoriser la bonne gouvernance et la transparence, afin de promouvoir une stabilité durable. À cet égard, ils se sont engagés à renforcer le partenariat entre les Nations unies et les organisations régionales et sous-régionales africaines dans le domaine de la gouvernance, sur la base de leurs avantages comparatifs respectifs.
Ils ont souligné le rôle essentiel des partis politiques, de la société civile et des organisations communautaires dans la promotion et l’exercice de la bonne gouvernance et ont reconnu qu’il incombait aux Nations unies d’apporter leur soutien à cet égard. Ils ont également exprimé la nécessité de tirer parti des possibilités offertes par la région, en augmentant les investissements en vue de la transformation indispensable des économies et de la réalisation des aspirations des populations.
Les chefs de mission ont convenu que, dans les situations complexes, les principales préoccupations devaient porter à la fois sur l’aide humanitaire et sur l’aide au développement, car cette dernière est directement affectée à long terme si elle n’est pas prise en charge, ce qui entraîne une récurrence et constitue une cause fondamentale d’instabilité.
Les participants à la réunion ont insisté sur l’importance de la séparation des pouvoirs et des mécanismes d’équilibre des pouvoirs, y compris pendant les processus de révision constitutionnelle et les périodes de transition. Réitérant l’importance de l’approche « nexus » pour la paix et la sécurité, l’humanitaire et le développement, ils ont appelé à des sociétés plus inclusives et à un système économique et financier mondial plus équitable qui favorise les pays en développement et la réalisation des ODD, ainsi que la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.