Les travaux de réhabilitation de l’Assemblée nationale et la reconstruction de son hémicycle, ont été lancés le 18 juin à Libreville. Trois ans après sa destruction partielle lors des émeutes postélectorales. Etaler sur 14 mois, le chantier est évalué à 16 milliards de francs CFA.
Le palais Léon Mba de l’Assemblée nationale va subir un nouveau visage d’ici 2020. Marqué par les stigmates des émeutes de la présidentielle de 2016, le président de l’Assemblée nationale, accompagné du Premier ministre et de l’ambassadeur de Chine au Gabon, a lancé, le 18 juin, les travaux de réhabilitation et de reconstruction de son hémicycle.
Le Premier ministre a exprimé un sentiment de fierté, mêlé de tristesse, les événements conduisant à ces travaux de réhabilitation ayant laissé un impact encore douloureux. «Nous souhaitons, comme l’a si bien rappelé le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, fortement et franchement que plus jamais ça !», s’est indigné Julien Nkoghe Bekale.
Avec une enveloppe de 16 milliards de francs CFA dont 1,5 milliard de contrepartie gabonaise. C’est la société chinoise Jiangsu Construction Group qui conduira les travaux, qui s’étendront sur 14 mois. La matérialisation de ce vaste chantier fait suite à la signature entre le Gabon et la Chine d’un accord de coopération technique, le 7 décembre 2016, suivi d’un accord de mise en œuvre le 12 juin 2018.
Aussi, le premier ministre Julien Nkoghe Bekale a-t-il souligné le caractère symbolique des relations avec la Chine, que «Nous souhaitons que ces travaux aillent le plus vite et que les délais soient tenus pour que les représentants du peuple retrouvent leur hémicycle et que le débat démocratique s’instaure encore une fois dans ce bel hémicycle pour la vitalité de notre démocratie», a souhaité le chef du gouvernement.
« Ce que nous souhaitons, c’est que par patriotisme, les Gabonais prennent conscience de la nécessité de préserver notre patrimoine, nos acquis. Quoi qu’on fasse, lorsqu’on a détruit un édifice, c’est le contribuable d’une manière ou d’une autre qui va payer. C’est une régression et qui n’avance pas recule. Nous avons besoin d’avancer, nous ne pouvons pas en même temps souhaiter le développement et en même temps nous évertuer à faire reculer le Gabon, Oui à la prospérité et au bien-être de tous et de chacun, mais non aux destructions. Veillons, chacun à son niveau à ce que le Gabon ne vive plus jamais ça », allusions faite par le président de l’Assemblé Nationale Faustin Boukoubi lors de son intervention de circonstance.
L’ambassadeur de Chine au Gabon a rassuré le gouvernement en ces termes «L’entreprise adjudicataire ne ménagera aucun effort pour mener à bon port ce chantier dans les délais», a affirmé Changchun Hu sous forme de serment. A noter aussi la présence du ministre des travaux publiques et des infrastructures, comme maître-d’ouvrage. Le président de l’Assemblée nationale a invité les uns et les autres à faire preuve de patriotisme, les conviant à prendre conscience de la nécessité de préserver les patrimoines nationaux.