Le Gabon a entrepris une révision majeure de sa stratégie nationale de gestion du conflit homme-faune, un enjeu crucial pour la préservation de la biodiversité et la protection des communautés locales. La ministre de l’Environnement, du Climat et du Conflit homme-faune, Arcadie Svetlana Minguengui Ndomba Epse N’zoma, a inauguré le 23 mai à Libreville un atelier destiné à repenser et renforcer cette stratégie. Cet événement marque une étape importante dans la lutte contre les interactions négatives entre les populations humaines et la faune sauvage.
Pendant deux jours, les parties prenantes, y compris des représentants du gouvernement, des ONG, des communautés locales et des experts internationaux, se réunissent pour réviser les approches actuelles et proposer de nouvelles solutions adaptées aux défis contemporains. La révision de cette stratégie est nécessaire pour répondre efficacement à l’augmentation des incidents impliquant la faune, en particulier dans les zones rurales où les conflits avec les animaux sauvages peuvent entraîner des pertes économiques significatives et des tensions sociales.
Un des objectifs principaux de cet atelier est la création d’un comité de pilotage multisectoriel dédié à la gestion du conflit homme-faune. Ce comité sera responsable de coordonner les efforts entre les différents secteurs concernés, d’élaborer des textes juridiques appropriés et de mettre en œuvre des mesures préventives et correctives. Une approche coordonnée et interdisciplinaire est essentielle pour développer des solutions durables et équitables pour toutes les parties prenantes.
Les statistiques montrent l’ampleur du problème : entre 2016 et 2021, le Gabon a enregistré 11 959 plaintes pour destruction de cultures, soit une moyenne annuelle de 1993 plaintes. Ces chiffres illustrent l’impact économique et social considérable des conflits homme-faune sur les communautés rurales. Il est donc crucial de développer des mesures efficaces pour atténuer ces impacts, telles que des programmes de compensation, des solutions de cohabitation et des initiatives de conservation participative.
En révisant sa stratégie de gestion du conflit homme-faune, le Gabon démontre son engagement envers la protection de sa biodiversité unique tout en cherchant à améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Cette initiative, si elle est bien mise en œuvre, pourrait servir de modèle pour d’autres pays confrontés à des défis similaires, montrant que la coexistence harmonieuse entre l’homme et la faune est non seulement possible, mais essentielle pour un avenir durable.