Au terme des délibérations, les membres du Comité de suivi Régional ont pris des résolutions et formulé les recommandations suivantes : Concernant la précision sur les rôles des acteurs, le Comité recommande à la CEEAC et à l’Union Européenne de se conformer aux dispositions prévues par le mécanisme de gouvernance du PIR 11ème FED en vue de clarifier avant le prochain Comité de suivi Régional, les rôles des principales parties prenantes suivantes : la CEEAC et la CEMAC ; l’assistance technique régionale ; les États ; les institutions sous régionales ; les opérateurs de mise en œuvre ; les organisations de la société civile.
Cette clarification des rôles devra permettre d’assurer une meilleure appropriation du programme par les différents acteurs.
Le Comité recommande en outre de mettre à profit les priorités du Plan de convergence de la COMIFAC en son axe dédié à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, en vue de garantir la cohérence, la complémentarité et la synergie avec les initiatives existantes, notamment le PACEBCo, les projets « BSB Yamoussa » et « Mécanisme de financement durable des aires protégées dans le bassin du Congo ».
Le Comité recommande d’élaborer des PTBA des instances de gestion du programme qui soient mieux structurés. Il recommande enfin que les ON et les Ministères en charge des aires protégées soient davantage impliqués dans l’élaboration et le suivi ainsi que l’évaluation des PTBA du programme au niveau national. Montage institutionnel et fonctionnement du Comité de Suivi Régional et du Comité de Suivi
Régional du programme
Concernant le projet de Décision portant création, attribution, composition et fonctionnement du Comité de Suivi Régional du programme et le projet de règlement intérieur dit Comité de Suivi Régional, le Comité recommande à la CEEAC de finaliser ledit projet en concertation avec les États au plus tard en fin mai 2018. Quant au projet du règlement intérieur, sa finalisation devra être faite par la CEEAC et présentée lors du prochain Comité de suivi Régional. A cet effet, le Comité recommande à la
CEEAC de se conformer à l’architecture de gouvernance du PIR, et recommande deux organes à savoir : le Comité de Suivi Régional comme Segment technique et le Comité de Pilotage comme instance de décision/politique du Programme.
Coordination du programme
Tirant profit des enseignements de la phase précédente du programme (ECOFAC 5), le Comité a constaté l’insuffisance de coordination du programme tant aux niveaux local, national que régional. Il a apprécié à cet effet la mise en place par la CEEAC d’une Coordination régionale du programme ECOFAC 6.
Le Comité recommande aux Ordonnateurs Nationaux et à la CEEAC d’accélérer l’opérationnalisation contextualisée des coordinations nationales en vue d’une gestion efficace et efficiente du programme. Il recommande en outre à la CEEAC, aux Etats, aux Opérateurs et à l’UE de mobiliser les ressources financières nécessaires pour leur opérationnalisation.
Le Comité recommande enfin de renforcer les capacités des organisations et opérateurs du programme sur les procédures de l’UE pour garantir le succès de la mise en œuvre du Programme.
Collaboration entre les États et les différents acteurs de mise en œuvre.
Le Comité a relevé que dans plusieurs pays bénéficiaires, il y a eu une implication insuffisante des ministères techniques dans le démarrage du programme. En conséquence, il recommande aux Comités de Suivi Nationaux de veiller à une meilleure collaboration entre les ON, les ministères en charge des aires protégées et les opérateurs. En outre, il invite les opérateurs à une concertation avec ceux-ci en vue d’identifier les besoins en renforcement des capacités techniques et opérationnelles des structures en charge des aires protégées afin de contribuer à leur amélioration.
Concernant les relations entre les opérateurs et les Etats, le Comité recommande à la CEEAC et à l’UE de prendre en compte le cas spécifique de Sao Tomé et Principe, du Tchad, du Cameroun et de la RCA. Il s’agit pour Sao Tomé et Principe, des préoccupations liées à l’insuffisance des moyens financiers et en ressources humaines, à l’exploitation des carrières à l’intérieur des aires protégées; Pour le Tchad et le Cameroun : l’appui à la lutte contre le braconnage pour faire face à la problématique de la
criminalité faunique suite aux derniers évènements ayant conduit au massacre de 19 éléphants en février 2018, dans la Réserve de Faune de Binder-Léré au Tchad, l’assassinat des éléments de Forces spécialises de défense au Cameroun, la transhumance, le reboisement à grande échelle pour pallier la coupe abusive des arbres pour le bois de chauffe, et la promotion des énergies nouvelles et renouvelables comme alternatives au bois de chauffe; Pour la RCA : la transhumance, la mise en place des unités spéciales d’éco-sécurités pour résoudre la problématique d’incapacités des éco gardes à faire face aux nombreux groupes lourdement armés présents dans les parcs nationaux au Nord et Nord Est.
En outre, le Comité recommande à la CEEAC pour le cas du Cameroun de renforcer le dialogue et la diplomatie environnementale avec la CEDEAO pour la gestion efficiente des parcs transfrontaliers entre le Nigéria et le Cameroun.
Implication des institutions sous régionales et organisations de la société civile.
Le Comité a relevé la nécessité de l’implication des institutions sous régionales et des organisations de la société civile par rapport à leurs statut, mandats reconnus, capacités techniques, compétences et domaines de spécialisation dans la mise en œuvre et l’accompagnement du programme. Le Comité recommande à la CEEAC et à l’UE de mobiliser les ressources existantes du programme pour soutenir l’implication des institutions concernées dans son accompagnement. Pour les cas spécifiques de la COMIFAC et de l’OCFSA, le Comité recommande leur implication dans l’intérêt des États.
Le Comité recommande: (i) au CIFOR, que les activités soient renforcées pour prendre en compte toutes informations biologiques et non biologiques concernant les aires protégées, et que des partenariats soient établis avec les institutions de recherche pour capitaliser leur productions scientifiques ; aux organisations impliquées dans la formation, le Comité apprécie les activités qu’elles mènent dans ce domaine. Il recommande en outre que ces formations soient au service des besoins en ressources humaines pour le développement et la promotion de l’économie des aires protégées. Aussi, recommande- t-il qu’un lien soit établi entre les établissements de formation identifié dans le cadre du programme et les centres d’excellence sur l’éco-sécurité et l’économie des aires protégées demandés par les Etats.
Concernant la composante 2 du programme relative à l’appui régional, dont la GIZ est opérateur, le Comité recommande que cette dernière implique davantage la COMIFAC, le RIFFEAC et la CEFDHAC dans la formulation du projet relatif à la formation et la gouvernance forestière.
Opérateurs de mise en œuvre
Le Comité a pris acte des subventions directes octroyées à la plupart des opérateurs du programme.
Le Comité recommande que lesdits opérateurs s’appuient sur les prestataires de la région en tenant compte de leurs capacités techniques et opérationnelles
Collaboration et partenariats
Le Comité a pris connaissance de l’existence d’autres initiatives en cours dans la sous-région poursuivant des objectifs complémentaires au programme, notamment entre les aspects environnementaux, paix et sécurité (PARRCIC, UNODC), ainsi que des autres initiatives telles que CAWHFI. Également, le Comité recommande l’alignement du programme avec les différents PIN des pays bénéficiaires. 38. Le Comité encourage par conséquent la CEEAC et l’UE de renforcer les synergies entre le programme et ces initiatives, d’une part, et d’autre part, les promoteurs desdites initiatives de même que les opérateurs de mise en œuvre du programme à signer des partenariats avec les institutions sous régionales.
Communication et information
Le Comité a relevé le déficit de marketing, de visibilité et de communication dans la mise en œuvre de bon nombre d’initiatives. Il recommande aux parties prenantes au programme une fluidité au niveau de la communication, de la visibilité et de l’information au cours de sa mise en œuvre avec l’appui de l’AT régionale. A ce sujet, il recommande à l’AT régionale d’accélérer le processus de recrutement de l’expert en communication et visibilité.
Problématiques de l’éco-sécurité
Le Comité a pris acte de la Déclaration des Ministres de la CEEAC sur l’éco-sécurité. En conséquence, il recommande à la CEEAC : (i) de conduire au plus tard en décembre 2018, en liaison avec l’OCFSA, l’étude de faisabilité pour la mise en place de l’unité spéciale dans la sous-région, et de mener la réflexion pour la création d’un centre d’excellence en matière d’éco sécurité. En outre, le Comité recommande une forte synergie entre les aspects sécuritaires et de protection de l’environnement. Le Comité a pris connaissance de la montée fulgurante des problèmes liés à l’éco-sécurité notamment dans la partie septentrionale de l’espace CEEAC (Cameroun, Tchad et RCA). Le Comité recommande à la CEEAC d’accélérer la mobilisation des financements additionnels du programme
ECOFAC 6 aux niveaux national et régional pour faire face à ce problème. Il a salué la redynamisation de l’OCFSA et recommandé la mobilisation des partenaires techniques et financiers pour le déploiement rapide de la stratégie sur l’éco-sécurité.
Utilisation de l’enveloppe dédiée à la gouvernance des ressources naturelles
Le Comité a noté avec satisfaction les fenêtres d’opportunités qu’offrent les fonds disponibles du PIR, notamment dans la gouvernance des ressources naturelles. En conséquence, il recommande que son utilisation soit formulée par la CEEAC en tenant compte des besoins exprimés par les États, les institutions sous régionales et les OSC tel qu’adossés à l’objectif et aux résultats attendus du programme.
Également, le Comité recommande que cette proposition soit en ligne avec le processus en cours de la réforme institutionnelle de la CEEAC. Diplomatie environnementale.
Le Comité a corroboré la nécessité de conduire des actions de diplomatie environnementale dans le cadre du programme. En conséquence, il recommande à la CEEAC et à l’UE de promouvoir, en liaison avec les parties prenantes dûment mandatées, l’organisation des rencontres et le développement des actions de plaidoyer, de lobbying, en vue de développer la visibilité du programme lors des grandes rencontres nationales, sous régionales et internationales (Foras, COP, etc.).
Au terme des délibérations, le Comité de suivi Régional a adressé sa gratitude au Gouvernement et au peuple gabonais pour l’accueil chaleureux dont ont bénéficié toutes les délégations et pour les facilités offertes ayant permis le succès de la première session du présent Comité.