Avec 260 milliards de francs CFA de dépenses de fonctionnement au 1er trimestre 2022, soit une hausse de 17,3 %, le Gabon se classe de plus en plus parmi les mauvais élèves en matière de dette et de déficit. Comment en est-on arrive la ? A qui la faute ? Aux politiciens ou aux administrations ? Aux cadeaux fiscaux ou à l’excès de dépenses ?
Même sans tenir compte du Covid-19, qui a obligé le gouvernement à ouvrir grandes les vannes budgétaires, la cure d’amaigrissement annoncée n’a pas été aussi drastique que prévu. Hors dépenses d’urgence et de relance liées à la crise sanitaire, et hors charge de la dette, le niveau des dépenses de fonctionnement est supérieur aux prévisions avec une réalisation de 22,4 % (soit 260 milliards de francs CFA) sur les 1162,0 milliards de francs CFA budgétisés dans la loi de finances initiale 2022 pour les dépenses de fonctionnement. Désormais, l’endettement menace le Gabon, avec une mise sous dépendance. Un constat brutal, mais bien réel tant l’équipe dirigeante actuelle a usé et abusé des finances publiques.
Aucun effort sérieux de réduction des dépenses publiques n’a été entrepris au Gabon et ce, depuis de nombreuses années. Tout l’appareil productif a été mis au Gabon au service du financement du secteur public dans le cadre d’un système extrêmement dispendieux de redistribution peu contrôlé et sans véritable culture d’efficacité. Plusieurs organismes ont été créés ces dernières années pour aider le gouvernement à gérer le problème. On ne peut pas dire que les résultats obtenus soient très marquants. La diminution des dépenses publiques imposerait de revisiter toutes les fonctions de l’Etat.
Parmi les pistes de solution pour baisser la dépense publique, on peut citer le décalage de l’âge de départ à la retraite, l’alignement des modes de calcul des pensions publiques et des régimes spéciaux sur le régime général, l’augmentation du temps de travail dans la fonction publique, la fusion de toutes les allocations sous condition de ressources en une allocation sociale unique et plafonnée.