Certains ont souvent pensé que l’opposition était un adversaire coriace et qu’il fallait la fragiliser pour nous autoriser un boulevard politique. Cette stratégie a pu porter plus ou moins des fruits, même si en réalité de façon concrète, nous ne sommes pas plus avancés en éteignant nos adversaires politiques. Moi au contraire, j’ai souvent pensé que les opposants étaient des lanceurs d’alerte, utiles pour nous rappeler ce que nous avons à faire pour notre peuple et notre pays.
Par contre, nous faisons désormais face à nos vrais adversaires. Ceux qui ont entamé le processus de l’émergence économique en même temps que nous, soit dans les années 2010. Au regard des images constamment diffusées sur ce qu’ils ont réussi à accomplir, c’est-à-dire aéroports, tramway, universités, nouvelles villes, stades, ponts et échangeurs spectaculaires, autoroutes, centres commerciaux, nous avons là en face de nous, une opposition bien plus difficile à manœuvrer. Nos opposants sont devenus le Sénégal, le Ghana, le Rwanda, la Côte d’Ivoire qui s’érigent en exemples de développement et ce, dans la bouche de notre propre jeunesse.
Notre discours continuera de sonner creux face à ces réalisations exceptionnelles en d’autres terres et nous serons muets face à cette émergence lointaine qui agira pour nous rappeler nos échecs et notre impuissance. Voici l’opposition face à laquelle nous devons agir pour redonner à la nationalité gabonaise toute sa splendeur. Je sais que nous sommes les champions des séminaires, des participations aux sommets internationaux. Nous sommes devenus les champions de la promesse d’un mieux être national, ou des discours sur l’environnement. Tout ça c’est bien, mais à la fin de la journée lorsqu’on regarde ce qui se fait de concret dans les pays que je viens de citer, on se dit quelque part « merde », on pourrait faire mieux Seigneur. #Gabon
Jo DIOUMY MOUBASSANGO, conseiller d’Ali Bongo