L’époque où le Gabon se contentait d’extraire des minerais bruts de son sol pour ensuite les expédier à l’étranger afin d’y être valorisés (la deuxième transformation et la troisième transformation) pourrait bien tirer à sa fin.
Aussi, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a souligné que le Président de la République ne voyait plus d’un bon œil cette pratique pour les minerais bruts. Ainsi, il faut que la transformation à haute valeur ajoutée se fasse au Gabon. Rappelons que les roches et les minéraux sont exploités en mine ou en carrière pour en extraire des substances utiles au quotidien et valorisables. Or, le minerai extrait est rarement utilisé directement comme produit fini, et doit subir une première transformation dans une usine de traitement selon une succession d’étapes alliant minéralurgie et le cas échéant métallurgie. Les procédés de traitement sont un enjeu de forte concurrence entre les entreprises du secteur car ils constituent la base du savoir-faire de chaque acteur industriel.
En effet, les minerais bruts sont essentiels dans plusieurs secteurs de l’économie. Des entreprises utilisent par exemple du cobalt, du lithium, du nickel et du graphite pour fabriquer des batteries pour les ordinateurs portables et les téléphones intelligents, les voitures électriques et le stockage d’énergie. Dans ce contexte, le Gabon ne veut plus se contenter que les minerais bruts soient extraits de son sol pour être ensuite exportés à l’étranger afin qu’ils y soient transformés. Ce n’est pas l’exploitation du minerai qui est au cœur du processus de création de richesse, mais bien sa transformation.
Afin d’imposer ce processus aux minières et aux autres entreprises de l’industrie, il serait judicieux que le gouvernement met en place un cadre réglementaire prévisible en passant par une expertise industrielle, sans parler de son aide pour développer des chaînes de valeurs de MCS à proximité de la ressource.