Après des jours de silence, voire de mutisme, sur l’intervention de Jean Ping à France 24, le Palais du bord de mer a-t-il changé de stratégie ? Le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba a-t-il demandé à son gouvernement de réagir et de le défendre dans les médias, contre les « manipulations » de l’opposition ou de la presse ?
Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) Éric Dodo Bounguendza, la présidente du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson, le président de l’Assemblée Nationale, Faustin Boukoubi, la présidente de la Cour Constitutionnelle Marie-Madeleine MBORANTSUO. La liste est longue de ces personnes concernées au premier chef par les affaires en cours et en lien de près ou de loin avec Ali Bongo Ondimba. Un halo commence à entourer le pouvoir. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il n’y a jamais eu autant de divisions et de fractures au sein de l’opinion publique face au mutisme du gouvernement. Les interventions respectives du Porte-parole de la présidence et du Porte-parole du gouvernement sont des échecs, le Gabon est en état d’urgence et les populations n’ont pas une réaction des institutions qui étaient censé représenter, rassembler par rapport à cet imbroglio qui met le pays à genoux.
Le Gabon tombe dans les bas fonds de la politique et de l’information avec des attaques inutiles. Attaques inutiles à la veille des présidentielles de 2023. Effectivement, le chef de l’Etat fait peur, sa mimique le trahi suffisamment. Fini le temps de la morale chrétienne. Désormais, la nature humaine dans ses contradictions se révèle.
Si le Président de la République commence à répondre aux questions des journalistes, alors qu’il commence à justifier devant la justice les décisions prises dans le cadre de ses fonctions. S’il répondait aux questions de la presse, le principe même de séparation des pouvoirs n’existerait plus, et à ce moment-là, un magistrat ou un juge d’instruction pourrait être convoqué devant une commission d’enquête parlementaire, et à ce moment-là, les juges apprécieraient moins.

