La problématique du tribalisme dans notre pays n’est pas nouvelle. S’en offusquer outre mesure aujourd’hui relève soit de l’hypocrisie, soit de l’imbécilité voire de l’irresponsabilité.
Le concept « Tout Sauf les Fang » qui n’a ni père, ni mère, non seulement ne veut rien dire en français facile quand on regarde dans le fond la réalité de notre quotidien mais en plus dans les faits, il est inexistant. Les fang sont là et partout dans la République.
Sont-ils aux places indiquées dans la conduite des affaires du pays? C’est une toute autre question. La situation du pays, dans sa démographie et sa géographie, est suffisamment explicite pour que les responsabilités soient facilement établies.
Dans la situation actuelle qui suscite l’indignation d’un certain nombre de compatriotes, le malheur qui pourrait être celui de Max Anicet Koumba est que son propos ait été enregistré et tenu en public comme ceux de Valérie Bemeriki et Hassan Ngeze de Radio mille collines au Rwanda.
Si les autorités publiques de notre pays sont sincères avec le discours républicain et constitutionnel qu’elles tiennent sur l’unité nationale, leurs réactions ne devraient plus tarder. Max Anicet Koumba devrait répondre de sa liberté exagérée. Si par ailleurs, c’est le silence qui règne après cette déclaration jugée problématique, on aura la preuve, s’il en fallait encore une pour certains, que les pouvoirs publics ont décidé d’installer la chienlit dans notre pays.
La réaction du gouvernement d’Édith Cresson du Gabon est attendue. Celle d’Éric Dodo Bounguendza, secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG) également. L’assemblée nationale, le Sénat et le Conseil national de la démocratie ne peuvent, au nom de leurs missions ne dire mot.
Au moment où le président de la République se mobilise pour que la demande du Gabon d’adhérer au Commonwealth devienne une réalité, de tels propos d’un acteur public ne sont pas de nature à rassurer les enquêteurs.
Au moment où certaines voix dans le pays relèvent la nécessité d’une égalité entre les hommes et les femmes, de tels propos tenus par Max Anicet Koumba ne sont pas de nature à crédibiliser le message véhiculé à l’international.
Au moment où Brice Laccruche Alihanga est condamné à 5ans de prison ferme pour une prétendue affaire de faux et usage de faux, les propos tenus par Max Anicet Koumba en public ne peuvent pas passer sous silence. Tout est une affaire de cohérence et de crédibilité.
L’opinion publique nationale et internationale attend la réaction des plus hautes autorités du Gabon. Sans quoi, chacun saura désormais à quoi s’en tenir.
Par Télesphore Obame Ngomo