Le Conseil National de la Démocratie (CND) a procédé ce mardi 25 février 2020 à Libreville, à l’ouverture solennelle de sa 1ère Session ordinaire de l’Assemblée Plénière, en présence du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, et du ministre de la culture Michel Menga M’Essone.
La session qui s’ouvre ce jour, comportera l’examen de nombreux points inscrits à l’ordre du jour. La présente rencontre constitue une session ordinaire, celle du premier trimestre 2020. Et les travaux qui s’étendront jusqu’au mardi 3 mars, déboucheront sur des recommandations, des avis, puis seront soumis à la réflexion des pouvoirs publics, conformément à la loi.
En qualité de Président du CND, Séraphin Ndaot Rembogot a commencé par rappeler les contraintes budgétaires qui n’ont pas permis à l’institution depuis trois ans de respecter les périodicités légales de ses réunions. En effet, depuis 2017 le budget a subi un rabais de 75%. Même que les locaux du siège du CND, saccagés lors des violences postélectorales de 2016, ne sont pas toujours réhabilités.
Monsieur Ndaot Rembogo n’a pas oublié la situation des agents dont il a la charge, qui sont régulièrement nommés en Conseil des Ministres en 2016 et qui demeurent à ce jour sans salaire, malgré les efforts entrepris à différents niveaux.
Ceci dit, le CND a enregistré une adhésion massive de partis politiques dont le nombre de membres est passé de 53 en 2015 à 78 aujourd’hui, réduit à 76 en raison de deux fusions, qui campent sur l’échiquier politique national. Cette attractivité des politiques pour le CND traduit, l’ancrage du débat constructif sur la posture stérile de l’affrontement déconstructif. Le CND voit ainsi progressivement, élargir son cénacle de réflexion.
Pour rappel, le CND est une émanation des Accords politiques de Paris de 1994. Cet organe a été reconfiguré par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba en 2015, et réformé à nouveau par les Accords politiques d’Angondje en 2017, en érigeant le CND en Autorité Administrative Indépendante et Autonome.
Cependant, ces réformes issues de cette concertation nationale, relative au CND, ne sont pas encore adoptées par le Parlement.
Sur un autre plan, celui de la morale publique, le président du CND a constaté que les Gabonais ont découvert des scandales financiers inédits. Alors que notre pays est surendetté et connait une conjoncture économique délicate, en même temps qu’il doit faire face quotidiennement à des urgences financières sévère, qui affecte le pays ces derniers temps, est en réalité aggravée par des malversations multiformes, des détournements massifs de deniers publics, opérés par certains dirigeants, dépourvus d’empathie et sans scrupules.
De même, les populations s’inquiètent ces derniers temps des enlèvements d’enfants, avérés ou non, au point de provoquer une psychose ambiante et des réactions de foules frénétiques. Le CND dont l’une des missions est justement de renforcer l’unité, la cohésion nationale et de promouvoir la gouvernance démocratique, ne pouvait rester indifférent à des postures et à des pratiques immorales.
C’est pourquoi, il faut soutenir sans réserve les pouvoirs publics, dans la lutte sans merci contre les crimes financiers, qui appauvrissent le pays, et les crimes rituels prouvés, qui avilissent autant notre patrie.
Au sujet des deniers détournés, il serait souhaitable et rentable que cet argent soit prioritairement récupéré et déposé dans les caisses de l’Etat. Sur le volet de l’éducation scolaire, nul ne peut tolérer l’excès des violences scolaires, enregistrées ces derniers temps dans notre pays. Par conséquent, le CND approuve que le Gouvernement en appelle à la responsabilité parentale et fustige l’incurie scandaleuse de certains parents et encadreurs des jeunes, face à cette hystérie galopante. L’objectif visé étant de décrisper le climat et les tensions politiques multiformes qui gangrènent la cohésion nationale.
Aussi, le CND se doit d’encadrer le débat politique, par la concertation périodique et l’émission des propositions, tendant à la consolidation de la démocratie et au règlement des conflits entre acteurs politiques.