C’est avec surprise et consternation que la corporation journalistique a appris le placement en garde à vue ce 30 décembre 2019 à la DGR (Direction Générale des Recherches) de Bertin Ngoua Edou, directeur de publication du bimensuel « Le diagnostic ».
Il est accusé de diffusion de « fausses nouvelles ». Cette arrestation fait suite à la publication, le vendredi 27 décembre 2019 dans son article « La visite de toutes les interprétations » relatant l’opération scorpion et le don supposé de trois véhicules de marque Prado et une somme de 800 millions de francs CFA de la part de Brice Lacruche Alihanga à René Demezo Obiang. Une mesure qui inquiète la corporation journalistique alors que les délits de presse sont dépénalisés au Gabon. Rappelons que le Gabon est en 2019 classé 115e sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF (Reporter Sans Frontières).
En effet, un journaliste n’a donc pas à être jeté en prison quels que soient les propos de ses articles. Si ses publications sont considérées comme outrancières ou diffamatoires, des recours légaux sont possibles.
C’est la Haute autorité de la Communication (HAC), organe de régulation et de gestion de la presse, qui est la seule autorité à sanctionner les journalistes en cas d’infraction.
Bertin Ngoua Edou rejoint la trop longue liste de nos consœurs et confrères entravés dans l’exercice de leur métier, interpellés, injuriés, blessés, placés en garde à vue ou poursuivis. Loin de nous décourager, ces atteintes graves à la liberté de la presse renforcent notre volonté d’informer le public.
Les rédactions de 7 jours info et L’information du mois apportent leur plein soutien et entier à leur confrère Bertin Ngoua Edou, qui doit être relaxé dans les plus brefs délais.