«ALORS QUE nous avançons avec les 16 jours d’activisme, la Première Dame du Gabon, Zita Oligui Nguema , nous rappelle : « Derrière chaque post haineux se cache une femme silencieuse et un rêve brisé ». Cette alerte traduit, à elle seule, le degré de meurtrissure dont sont victimes des personnalités politiques, administratives et autres, objets d’injures, de diffamations, de chantages, de fausses accusations, de harcèlement et de dénigrement dans les réseaux sociaux.
Le droit de la propriété intellectuelle définissant « l’invention » comme « une solution à un problème technique », l’Internet est venu rendre d’innombrables services aux peuples des cinq continents, notamment en facilitant la communication internationale via la messagerie électronique et les plateformes de discussion.
Il a transformé le commerce, le divertissement, et offre l’accès à l’éducation, à la Culture, à la science, aux services de santé et aux services gouvernementaux. Il permet également l’échange d’e-mails et de messages instantanés, la recherche d’informations sur n’importe quel sujet, les achats en ligne, le streaming de contenu, la gestion de transactions bancaires et la connexion avec d’autres personnes via les réseaux.
Sauf qu’au fil du temps, des personnes malveillantes ont fini par détourner cet outil prestigieux de sa vocation originelle déférée par ses savants inventeurs. Aussi, l’Internet est-il devenu le véhicule providentiel que ces personnes ont trouvé pour rependre dans le monde : l’immoralité, la violence, le terrorisme, la désinformation, la propagande insalubre, le harcèlement et les crimes de tous genres, poussant ainsi certains pays à prendre des mesures, certes douloureuses, mais nécessaires, pour protéger leurs populations.
C’est le cas de la France où, confronté depuis des années à des campagnes de désinformation et des rumeurs sur son épouse, le Président Emmanuel Macron, de retour dans son pays, après son séjour au Gabon, a annoncé des mesures contre l’abus numérique.
En effet, vendredi 28 novembre 2025, le Président français a dit, lors d’un échange avec les lecteurs de la presse régionale du groupe Ebra, vouloir instaurer la possibilité d’une action judiciaire « en référé » contre les «fausses informations » ou les « informations attentatoires » à la dignité d’une personne, diffusées sur les réseaux sociaux.
La sortie du Chef de l’Etat français prouve que les dégâts causés par l’abus numérique n’épargnent personne ; ils peuvent salir des Hommes et des Femmes d’Etat et des citoyens respectables. D’où l’urgence d’encadrer l’utilisation des réseaux sociaux, sans porter préjudice à la liberté d’expression.
A cet effet, notre pays dispose d’un cadre juridique qui est le Code Pénal ( Loi N° 006/2020 du 30/06/2020 portant modification de la loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 ). Il classe, en son Article premier, les infractions suivant leur gravité en crimes, délits et contraventions. Puis, il détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs.
LE CODE PENAL DE LA REPUBLIQUE GABONAISE
a) Diffusion de fausses nouvelles ou allégations mensongères
Dans le cas qui nous intéresse, à savoir : l’abus numérique, le Code Pénal définit, en son titre 3, qui concerne des atteintes à l’autorité de l’Etat : les atteintes à l’ordre public (Chapitre Ier) ainsi que les sanctions.
C’est ainsi que les personnes s’étant rendues coupables de la « diffusion de fausses nouvelles ou allégations mensongères » (Section 7), sont sanctionnées par les articles 93 à 95.
b) Des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation
Dans son livre deuxième, de la protection des intérêts fondamentaux de la nation, de l’Etat et de l’ordre public (Article 61 à 75-17), le Code Pénal fixe ces atteintes telles que : la trahison, le complot, le terrorisme, etc.
c) Des outrages envers les dépositaires de l’Autorité et de la force publique
Le Code Pénal, en son Titre IX dispose que « Toute atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne ou d’un corps dépositaire de l’autorité publique commise par paroles injurieuses, diffamantes ou menaçantes, écrits, dessins, images de toute nature ou gestes, constitue un outrage » (Article 157).
d) De l’outrage envers le Président de la République
Le Code Pénal dit ceci : « l’outrage envers le Président de la République, commis en quelque lieu, en quelque occasion ou par quelque moyen que ce soit, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et pourra l’être en outre d’une amende d’un montant de 5.000.000 de francs au plus (Article 158).
LA CHRONIQUE DE Norbert EPANDJA.

