Huile de palme, la Malaisie veut s’inspirer de l’exemple du Gabon.

Cette réflexion a été faite au lendemain de la décision imposée par le Parlement norvégien, au gouvernement de limiter et d’éliminer progressivement l’huile de palme dans sa politique relative aux biocarburants à compter de janvier 2020.

L’objectif étant, selon le Parlement, de l’exclure des biocarburants parce présentant un risque élevé de déforestation. En effet, le débat sur l’huile de palme ne cesse de s’amplifier entre les pourfendeurs et les défenseurs de ce produit.

En juin dernier, le gouvernement français a annoncé son intention de réduire les importations d’huile de palme et propose que l’Union européenne fasse de même. Aujourd’hui, de nombreux pays européens classent les producteurs d’huile de palme en Asie du Sud-Est, parmi les moteurs de la déforestation et des pratiques agricoles non durables.

Ils argumentent cette hypothèse avec des images des médias montrant la destruction massive de forêts tropicales par des incendies et des bulldozers sur l’île de Bornéo, une pollution atmosphérique aiguë due aux incendies de forêt, des expulsions forcées de campements indigènes, des violations flagrantes des droits de l’homme et la mort de milliers d’orangs outans et d’autres animaux, entre autres. Malheureusement, la situation dans certains pays est vraie.

Même les producteurs européens d’huile de colza, de tournesol et de soja sont également contre l’huile de palme. Ils estiment et protégeant leurs produits qu’ils sont moins cher à produire et utilisent beaucoup moins de terres.

En réponse, le Conseil malaisien des palmiers à huile a déclaré que l’action de l’Union européenne menacerait les moyens de subsistance de 650 000 petits exploitants. Ils indiquent de leur côté que trouver des marchés alternatifs (en dehors de l’UE) peut ne pas être réalisable.
Performances

L’huile de palme est l’huile végétale la plus populaire au monde et constitue un tiers de l’utilisation mondiale. En 2017, environ 51% de l’huile de palme utilisée en Europe était destinée aux biocarburants, qui se retrouvaient dans des réservoirs d’essence.

Depuis le début de cette fronde, la Malaisie a adopté des pratiques durables tout au long de la chaîne de valeur de l’huile de palme, notamment la certification obligatoire malaisienne de l’huile de palme durable et le maintien de son couvert forestier à au moins 50%. Le pays se dit même prêt à faire davantage pour contrer les militants anti-huile de palme qui exercent une influence notable sur les gouvernements et les parlements de l’UE.
S’inspirer du Gabon

La première étape consiste à établir un plan national d’utilisation des sols à l’instar du Gabon. Car, selon l’édition de décembre 2018, du National Geographic, le Gabon est un pays qui cultive le palmier à huile à une échelle commerciale, sans toutefois causer les dommages environnementaux que subit actuellement l’Asie du Sud-Est.

Son plan national d’aménagement du territoire tente de maintenir un équilibre entre palmier à huile, agriculture et préservation de la forêt. Avec plus de 76% du territoire recouvert de forêts, son Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a supervisé la cartographie de la terre et de la vie sauvage du pays, afin de déterminer les zones à développer pour l’agriculture.

Le gouvernement gabonais a accordé plusieurs concessions de palmier à huile à Olam palm Gabon, une filiale locale de l’entreprise agro-alimentaire Olam international, basée à Singapour.

La première à Awala a une superficie de 20 234 ha. C’est une forêt secondaire, où l’exploitation forestière est une pratique antérieure. Un tiers est cultivé avec du palmier à huile, l’autre tiers est conservé sous forme d’un bloc de forêt et le reste reste, en petites parcelles, certaines sur des pentes abruptes. La seconde à Mouila, plus de 50% de la superficie plantée, est située dans une savane ouverte ou une prairie cela aux fins d’éviter la déforestation.

Par ailleurs, la coopération étroite entre Olam et l’ANPN garantit que les projets d’huile de palme au bon endroit, avec la bonne gestion, peuvent préserver les forêts primaires et augmenter la production alimentaire du Gabon. Fait intéressant, la plantation de Mouila pourrait faire partie d’un nouveau parc national.

Pour certains malaisiens, la culture du palmier à huile peut prospérer dans les jungles secondaires et les prairies. Il faut donc s’inspirer du modèle gabonais.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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