Serge-Constant ANDA-ZE, enseignant affecté à l’Ecole d’Application d’Oyem (E.A.O) A mes chers compatriotes, gabonais et gabonaises, résidant au Gabon ou de la diaspora, et à mes gouvernants, actuels et futurs, je m’adresse à vous. Je vous livre ici le fruit de ma réflexion de plusieurs années.
Mon objectif n’est pas de contredire mes illustres prédécesseurs ou imminents chercheurs par rapport à leurs propositions, notamment l’auto-emploi, l’entrepreneuriat, la reconversion… D’ailleurs, avec mon BAC+O, je n’en ai pas la prétention. Je voudrais tout juste apporter ma pierre à la construction du Gabon auquel tous nous rêvons. Ma contribution aurait dû être examinée lors des assises du Dialogue National Inclusif, mais mes activités ou occupations
professionnelles ne m’ont pas accordé le temps nécessaire pour asseoir ma réflexion. Ce n’est pas trop tard. Je souhaiterais que les autorités actuelles, les médias et les hommes politiques en fassent large écho auprès de toutes les couches sociales de notre pays, sans distinction de sexe, d’âge ou de catégorie.
A tous mes compatriotes ou à tous les chercheurs ou demandeurs d’emploi, je vous invite à prendre conscience des difficultés d’embauche qui résident dans notre pays en optant pour la compétence dans la polyvalence.
Qu’entend-t-on par cela Prenons le soin de clarifier ces concepts. Eh bien, la compétence est l’ensemble des aptitudes acquises par une personne quelconque en vue de réaliser avec succès ou satisfaction une activité. La polyvalence, quant à elle, est un ensemble de compétences cumulativement acquises par un individu dans au moins deux domaines ou filières.
» La compétence dans la polyvalence », mes chers compatriotes, est une idée qui m’est venue à l’esprit pendant que j’étais encore en formation à l’Ecole Normale des Instituteurs de Franceville (ENIF) en l’an 2000. Au départ, je la considérais comme un slogan galvaniseur pour encourager un élève qui est bon dans toutes les matières. Petit à petit, j’ai commencé à la prendre au sérieux pour la développer plus tard. Pendant quelques années, je me suis laissé entraîner par le découragement et j’ai rangé mon inspiration dans les armoires de ma cervelle.
Cette fois-ci, avec l’arrivée des nouvelles autorités, et surtout du fait de l’ampleur du chômage au Gabon, j’ai décidé d’exposer ma pensée sur le plan national et d’accepter religieusement les éventuelles critiques.
L’objectif général visé par ma réflexion est de lutter contre le chômage des Gabonais et Gabonaises dans leur propre pays. A cela se dégagent trois objectifs spécifiques, à savoir :
1) Amener les Gabonais et Gabonaises à prendre en main ou à bras le corps le
développement tous azimuts de leur pays ;
2) Orienter les gouvernants vers la politique de formation adéquate, multisectorielle ou
multidimensionnelle :
3) Inciter les gouvernants à lutter contre la fuite des cerveaux.
Il faut cependant signaler que plusieurs constats ont été faits avant de matérialiser cette
réflexion, notamment :
1. La faible démographie du Gabon
2. L’absence d’industries dans plusieurs provinces du pays ;
3. L’effectif ‘’pléthorique“ à la Fonction Publique ;
4. L’insuffisance des écoles professionnelles performantes ;
5. Administration politisée ;
6. Inadéquation entre formation et emploi ;
7. Mauvaises politiques agricoles ;
8. Subventions insuffisantes ou absentes aux PME/PMI ;
9. Culture de la vie facile et luxueuse de certains compatriotes ;
10. Infrastructures routières insuffisamment développées ;
11. Vie précaire de plusieurs familles gabonaises ;
12. Corruption, gabegie et détournement massif des fonds publics ;
13. Le découragement dans la recherche vaine d’un emploi…
‘’La compétence dans la polyvalence’’ devrait être un état d’esprit qui régirait le comportement de tous les Gabonais, quel que soit leur sexe, les amener à suivre plusieurs formations diplômantes ou non. C’est en vue d’augmenter leur chance d’employabilité aussi bien à la Fonction Publique, dans des entreprises ou dans les corps qui nécessitent une spécialité ou une expertise particulière. C’est aussi un moyen de permettre aux nationaux de pratiquer des métiers jadis réservés aux non nationaux, tant dans le secteur formel qu’informel.