Une rentrée judiciaire sous le signe de la lutte contre la corruption

Le mardi 8 octobre 2024 a marqué une rentrée judiciaire d’une importance particulière au Gabon. Habituellement organisée le premier lundi d’octobre, cette rentrée solennelle des cours et tribunaux s’est tenue en présence de hautes personnalités, dont le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, et le Premier ministre Raymond Ndong Sima. Le thème central de cette rentrée judiciaire, qui marque le début de l’année 2024-2025, a été la lutte contre la corruption, une problématique de plus en plus prioritaire dans le pays.
Lors de cette cérémonie, la première présidente de la Cour de cassation, Julienne Olga Nzamba Moussounga Tchikaya, a dressé un bilan de l’année écoulée. Selon elle, les résultats obtenus dans les trois ordres de juridiction ont été satisfaisants. Cependant, malgré les progrès réalisés, elle a insisté sur le fait que des défis majeurs demeurent, notamment en matière de corruption judiciaire. Ce fléau, selon elle, mine l’État de droit, compromet le respect des droits humains et aggrave les inégalités.
Consciente de l’urgence de la situation, la présidente Moussounga-Tchikaya a souligné que l’année judiciaire 2024-2025 devait être placée sous le signe d’une lutte acharnée contre la corruption dans le secteur judiciaire. Elle a exhorté les autorités à adopter des mesures décisives pour enrayer ce phénomène et restaurer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire. Pour elle, la justice doit être au service de l’équité et de l’égalité, et toute forme de corruption sape ces fondements.
L’année dernière, le symposium sur le système judiciaire organisé en novembre 2023 a permis d’identifier les problèmes qui entravent le bon fonctionnement du service public de la Justice. Des propositions de réformes ont été faites, dont la mise en place d’un conseil de discipline pour traiter les cas de corruption interne. Cependant, la première présidente a reconnu que les sanctions prononcées jusqu’ici n’ont pas été suffisantes pour dissuader les comportements déviants.
Pour renforcer cette dynamique, Julienne Olga Nzamba Moussounga-Tchikaya a également insisté sur le rôle crucial que les citoyens doivent jouer dans cette lutte. Elle les a appelés à dénoncer sans hésitation les actes de corruption avérés. Il s’agit, selon elle, d’un effort collectif nécessaire pour assurer une justice plus transparente et équitable, et pour garantir le respect des droits de chaque Gabonais.
Paul Essonne

Journaliste

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